Avec la nouvelle loi de 2007, la DPJ est tenue de mettre en place un «projet de vie» pour les enfants qui lui sont confiés. C'est ce qu'elle fait dans 93% des cas. Et quatre fois sur cinq, «ce projet est le retour en milieu familial dans les plus brefs délais».

C'est ce qui ressort du rapport d'évaluation présenté en septembre 2010 par un groupe de chercheurs en travail social, en psychologie et en psycho-éducation, et qui dégage les tendances observées depuis la mise en place de la nouvelle loi de la DPJ.

Dans ce rapport, les chercheurs concluent qu'il y a eu depuis «une légère diminution» de l'instabilité vécue par les enfants de la DPJ. Depuis la nouvelle loi, «plus des deux tiers des enfants (72%) connaissent deux milieux substituts ou moins (famille ou foyer d'accueil, notamment), alors qu'une proportion non négligeable de 14% séjourne dans quatre milieux ou plus durant la période de 14 à 26 mois couverte par l'étude. [...] Le pourcentage d'enfants placés ne visitant qu'un seul milieu est passé de 40% avant l'implantation (de la nouvelle loi) à 44% après l'implantation. Cependant, la proportion d'enfants qui connaissent plus de trois milieux est demeurée pratiquement identique (14% comparativement à 15%)».

La nouvelle loi dit que le sort des enfants âgés de 0 à 2 ans doit être fixé en 12 mois; en 18 mois pour ceux de 2 à 5 ans et en 2 ans pour ceux de plus de 5 ans.

Ces délais sont globalement respectés, mais comme l'indique Michel Carignan, chef du service d'adoption à la DPJ, il a été difficile d'établir «à partir de quel moment on met le compteur en marche. Pendant un bon bout de temps, il n'y avait pas uniformité chez les juges».

Il arrive aussi qu'il y ait des remises pour toutes sortes de raisons, ou que le père ou la grand-mère se manifeste a minuit moins cinq en disant qu'il ou elle n'était pas au courant de la procédure en marche.

Dans tous les cas de figure, signale M. Carignan, «le législateur nous a demandé un effort supplémentaire pour trouver quelqu'un de la famille élargie».

«L'adoption est le dernier recours», dit-il, notamment parce que «c'est comme une transplantation cardiaque: il y a toujours risque de rejet».