La police de Vancouver a demandé vendredi que les premières accusations en lien avec les manifestations violentes de mercredi soient portées contre un individu qui s'est plus tard rendu, notamment d'incendie volontaire, de méfaits, d'attroupement illégal et de participation à une émeute.

Le directeur du service, Jim Chu, a déclaré vendredi qu'un suspect s'était lui-même rendu à la police au lendemain des émeutes qui ont éclaté dans le centre-ville de Vancouver et pendant lesquelles, pris de colère, des partisans des Canucks ont brûlé des voitures et pillé des commerces.

Selon la police de Vancouver, une demi-douzaine de personnes se sont rendues aux autorités, admettant avoir participé à la violente manifestation qui a suivi la défaite des Canucks en finale de la coupe Stanley.

Ainsi, une personne accusée d'avoir pillé un magasin de produits de luxe pendant les émeutes s'était rendu aux policiers jeudi, a annoncé vendredi le détachement de la Gendarmerie royale du Canada à Burnaby.

Le jeune homme, qui ne peut être identifié en raison de son âge, était accompagné d'un membre de sa famille quand il s'est rendu. Les autorités disent l'avoir identifié sur des images publiées sur Internet en train de prendre part à des actes de pillage.

Il a été accusé d'infractions relatives au vol de plus de 5000 $ en lien avec la destruction d'un véhicule de police et le saccage du magasin Louis Vuitton de l'hôtel Vancouver.

Le service de police a applaudi l'initiative du jeune homme, reconnaissant le fait qu'il ait assumé ses actes et enjoignant les autres personnes impliquées dans l'émeute à faire de même.

Selon M. Chu, une importante unité de travail, qui inclut des membres de la GRC et d'autres corps policiers de la région de Vancouver, enquête sur l'émeute.

«Nous poursuivrons ceux qui ont enfreint la loi», a-t-il déclaré vendredi.

Il a ajouté que le public avait joué un rôle important dans l'identification des casseurs. «Nous sommes submergés par le nombre élevé de pistes et d'indices que nous envoie le public, si bien que le service de notre serveur informatique s'est effondré en raison du volume d'information qui nous était transmise.»

Le serveur à nouveau fonctionnel, M. Chu a encouragé le public à continuer à envoyer des indices aux autorités.

La police demande au public d'identifier les fauteurs de troubles qui apparaissent sur les photos et les vidéos qu'elle a publiés sur plusieurs sites Web et pages Facebook.

Au passage, M. Chu a remercié les bons samaritains qui ont tenté de calmer les ardeurs de la foule. Dans certaines vidéos, ces citoyens subissent la violence des émeutiers en état d'ébriété, qui les assènent de coups pour avoir tenté de mettre fin à la violente manifestation. «Je suis désolé que nous n'ayons pas pu vous appuyer et vous aider plus tôt», a déclaré M. Chu.

«Je sais que nous avons la formation et l'équipement protecteur que vous n'avez pas, et je vous remercie d'avoir essayé. Les gestes que vous avez posés sont héroïques.»

Le chef de police a été agacé lorsqu'il a été interrogé à propos de la préparation des autorités en vue de la finale de la coupe Stanley. Les amateurs de hockey de Vancouver avaient déclenché des émeutes en 1994 après que leur équipe ait aussi perdu la finale.

M. Chu a réfuté les propos suggérant qu'un rapport de police transmis au conseil municipal ait dénoncé que les autorités n'avaient pas eu accès aux ressources nécessaires pour faire face à l'importante foule.

«En repensant aux émeutes, c'est certain que nous nous disons que certaines choses auraient pu, ou aurait dû, être faites différemment. Mais nous avons travaillé au meilleur de notre jugement et de notre expertise», a analysé M. Chu.

«Cela dit, avec l'information dont je dispose maintenant, je peux dire que j'aurais fait certaines choses différemment.»