Ils sont partis vendredi matin de La Baie, au Saguenay. Au total, 184 équipes de cinq relayeurs qui allaient rouler 1000 kilomètres pour une bonne cause. Jour et nuit. En tête de peloton, Pierre Lavoie, le Bleuet devenu une sorte de gourou de l'activité physique chez les jeunes au Québec.

Soixante heures plus tard, dimanche, dans le peloton monstre qui bouclait la dernière étape, de Laval vers l'île Sainte-Hélène, l'ambiance était bon enfant. Les heures douloureuses de la première nuit, dans le parc des Laurentides, traversé sous la pluie et le froid, étaient loin derrière.

Ou presque. «J'ai gelé! Mais j'en ai vu qui ont dû arrêter parce qu'ils étaient en hypothermie. Honnêtement, celle-là, on va s'en souvenir», a raconté Yves Brassard, représentant publicitaire de Chambly, qui a pédalé près de 400 kilomètres. Rien de moins.

«Mais ça vaut le coup», disait Josée Tremblay, coiffeuse de 47 ans de Chicoutimi, 350 kilomètres au compteur, elle qui s'était fracturé une vertèbre lors de la présentation de  2005, du temps où le Défi se faisait seulement au Saguenay. Sa plus grande satisfaction? Les 3000$ récoltés pour l'école Notre-Dame-du Sourire, à Jonquière, en plus des 10 000$ récoltés qui étaient requis pour les frais d'inscriptions au Défi. «L'école pourra acheter des équipements sportifs. Ça fait trois ans qu'on leur fait un chèque.»

À l'arrivée à La Ronde, les 900 cyclistes ont été accueillis par les quelques milliers de jeunes élèves dont les écoles ont remporté le concours Lève-toi et bouge, grand volet scolaire lié au Défi.

C'est un peu ici que le Défi a pris tout son sens pour Jean Paré, directeur général dans une grande maison d'édition, 700 kilomètres de vélo dans les jambes. «Le message de Pierre Lavoie me touche. Je fais du sport tous les jours, et je passe encore pour un marginal. Mais autour de moi, je sais que j'ai un effet d'entraînement. L'idée de sensibiliser les jeunes à l'activité physique, de pousser les parents à adopter un mode de vie qui intègre le sport, c'est quelque chose qui me tient à coeur.»

Pierre Lavoie remet ça l'an prochain. Plus déterminé que jamais. «Ça peut paraître utopique, mais je crois qu'on peut changer les mentalités, et un tant soit peu le mode de vie des Québécois.»

Noble mission.

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Financer les maladies orphelines

Les sommes recueillies par le Défi Pierre Lavoie financent la recherche sur les maladies dites orphelines, qui touchent 1 Québécois sur 20, et sont aussi consacrées à des projets dans des écoles primaires qui font la promotion d'un mode de vie sain.

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L'autre Défi du week-end

Le deuxième Tour du Courage a amassé 286 000$ ce week-end. Plus de 180 cyclistes ont participé à la compétition amicale qui s'est déroulée dans les Laurentides et sur le circuit Gilles-Villeneuve. L'événement contribue à sensibiliser la population au cancer de la prostate.