Plusieurs jeunes ont abandonné cette année leur traditionnelle virée à Québec pour fêter la Saint-Jean-Baptiste en raison de la campagne pour interdire l'alcool en pleine rue dans la capitale.

Lancée sous la pluie jeudi soir, la fête nationale s'annonçait paradoxalement moins arrosée pour plusieurs jeunes montréalais rencontrés jeudi à L'Autre Saint-Jean, un spectacle organisé au parc du Pelican, dans l'arrondissement Rosemont-Petite-Patrie. Roderic Archambault a ainsi décidé de ne pas se rendre dans la capitale cette année le soir du 23 juin depuis que la Ville de Québec a resserré ses règles de sécurité. «Je n'aime pas ce qu'a fait le maire Labeaume», a confié le jeune homme de 24 ans.

Alors que des dizaines de milliers de personnes avaient pris l'habitude de converger vers les plaines d'Abraham tous les 23 juin, bière à la main, la Ville de Québec a décidé cette année d'interdire la consommation d'alcool en pleine rue. Des points de contrôle ont été établis un peu partout afin de fouiller les fêtards. Les gens pourront seulement acheter et boire de la bière à l'intérieur de certaines zones sécurisées.

«C'est surprenant Québec quand ça fête partout. Mais cette année, tant qu'à faire trois heures de route pour être sous la pluie à rester dans des endroits fermés, on va rester à Montréal. Je trouvais que Québec, c'était l'endroit pour faire la fête le 23, mais là, ça change de place», poursuit Roderic Archambault.

Le jeune homme ne croit pas que les festivités étaient devenues dangereuses comme l'affirme le maire Régis Labeaume. «Je n'avais pas l'impression que c'était dangereux. Pour la fête du Québec, tout le monde est sympathique. Je ne me suis pas senti en danger, au contraire.»

Rencontrée aussi à L'Autre Saint-Jean, Lucie Martel n'était toutefois pas du même avis. L'an dernier, la jeune femme de 20 ans qui s'était rendue à Québec pour la fête nationale s'est fait voler ses effets personnels. «Ç'a été une mauvaise expérience parce que je me suis fait voler mon sac. C'est cool qu'il y ait plein de monde partout, mais il faut faire tellement attention», dit-elle.

La pluie gâche la fête

La pluie aussi a quelque peu refroidi les ardeurs des fêtards, jeudi soir. Lors du passage de Cyberpresse, quelques centaines de personnes seulement étaient présentes au parc du Pélican pour prendre part à L'Autre Saint-Jean, dont les têtes d'affiche étaient Karkwa et Yann Perreau.

Sur les quais du Vieux-Port, une poignée de spectateurs étaient sur place en début de soirée. Une déception pour les organisateurs qui disent en avoir attiré près de 2500 l'an dernier.

«C'est sûr que c'est une déception, a indiqué Paméla Kamar, directrice artistique de Vision Diversité qui organise le spectacle. Mais à partir du moment où tu fais un événement dehors au Québec, tu dois t'attendre à ça parce qu'il n'y a pas de garantie de beau temps.»