Statistique Canada se fait insistant pour convaincre les Canadiens de participer au recensement, dont le formulaire détaillé n'est plus obligatoire à la suite d'une décision du gouvernement conservateur.

«On me harcèle. On m'envoie même un agent chez moi pour me forcer à le remplir», se plaint Mario Lecompte. Cet informaticien de Terrebonne, qui s'était réjoui du fait qu'il n'était plus obligé de remplir le formulaire long du recensement 2011 a vite déchanté.

Après avoir refusé de remplir le formulaire en ligne, il dit avoir reçu des lettres et des appels de Statistique Canada pour l'inciter à participer. Malgré ses nombreux refus «clairs», M. Lecompte a eu la surprise de recevoir chez lui la visite d'un agent pour l'inciter à nouveau à répondre aux questions de l'enquête. «Ce n'est plus de la sollicitation, c'est du harcèlement. Ce n'est pas parce que tu es du gouvernement que tu peux tout faire.»

Statistique Canada se défend de harceler les gens et dit qu'il cherche simplement à s'assurer qu'ils comprennent l'importance des données recueillies.

«Si la personne nous dit clairement: «J'ai lu que c'était volontaire et je ne veux pas participer», ça va être terminé. Mais il arrive que les gens indiquent simplement qu'ils ne sont pas intéressés, alors ils vont recevoir un rappel d'un superviseur, qui va tenter d'expliquer l'importance de l'enquête et des renseignements qu'elle permet de recueillir», a expliqué Marc Hamel, gestionnaire du recensement 2011.

Statistique Canada, qui craignait que l'abandon du caractère obligatoire du recensement ne mine la fiabilité de son enquête, reconnaît avoir encore beaucoup à faire pour atteindre le nombre de réponses espéré d'ici à la fin août. «L'enquête progresse comme on s'y attendait, il nous reste encore beaucoup de travail. Il y a encore beaucoup à faire pour atteindre les résultats finaux», a dit Marc Hamel.

Il assure que l'insistance de ses agents n'est pas due à un faible taux de réponse. «On ne fait pas d'effort particulier. On suit une méthodologie éprouvée, la même qu'on suit pour nos enquêtes habituelles.» Mais c'est la première fois que cette méthode de travail est appliquée au tiers de tous les ménages canadiens, ce qui mobilisera 25 000 agents jusqu'à la rentrée.