Chaque année, environ 100 Québécois meurent noyés. C'est moins que la moyenne annuelle de 125 victimes des années 90, mais c'est toujours trop aux yeux de la Société de sauvetage, qui vient de lancer une semaine de sensibilisation alors même que l'on déplore trois noyades au Québec depuis lundi.

Aujourd'hui, pour bien marquer le lancement de la campagne de sensibilisation, une centaine de silhouettes blanches - comme celles que les enquêteurs traçaient autrefois à la craie autour des cadavres - flottent dans le bassin du parc La Fontaine.

«Sans vouloir choquer, nous avons simplement voulu illustrer de façon symbolique le nombre de Québécois qui sont effectivement victimes de noyade chaque année ; une image vaut 1000 mots», dit Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage.

Au moyen de messages diffusés à la télé, sur l'internet, dans les magazines et dans les journaux, la campagne insistera beaucoup sur les noyades d'enfants, pour qui quelques secondes de distraction peuvent être fatales.

Dans ses efforts, la Société de sauvetage est appuyée par le Bureau du coroner. «Depuis plusieurs années, les coroners du Québec dénoncent ce tueur silencieux et insidieux qu'est la noyade et contribuent aux efforts de prévention en formulant de nombreuses recommandations. En ce sens, les campagnes comme celle de la Société de sauvetage sont essentielles et rejoignent tout à fait la mission du Bureau du coroner : diminuer le nombre de noyades pour sauver des vies humaines», explique la Dre Louise Nolet, coroner en chef du Québec.

Trois noyades depuis lundi

Depuis lundi, trois personnes se sont noyées au Québec : deux en Outaouais, après que leurs embarcations eurent chaviré lors de la violente tempête qui a balayé le sud du Québec, et l'autre dans une piscine, à Joliette.

La Société de sauvetage et le Bureau du coroner recommandent notamment d'apprendre à nager; de porter un gilet de sauvetage; d'aménager les piscines résidentielles de façon sécuritaire; d'apprendre les notions d'intervention d'urgence, comme la réanimation cardiorespiratoire ; de favoriser la baignade accompagnée; d'éviter la consommation d'alcool en milieu aquatique; d'encadrer suffisamment les groupes d'enfants pendant des sorties en milieu aquatique.

Douze ans après l'accident de plongeon dans une piscine résidentielle qui l'a rendu paraplégique, Éric Lavoie milite quant à lui pour la mise en place de normes officielles de sécurité pour les tremplins de piscine. Il presse Québec d'agir en ce sens, en vain jusqu'ici.