Après un blitz de discussions qui s'est étiré jusque tard dans la nuit de jeudi à vendredi, l'entente entre la Ville de Québec et Quebecor pour la gestion du futur amphithéâtre a finalement été signée.

«Je vous le confirme, l'entente s'est conclue aux petites heures du matin, vers 3 heures vendredi. Et elle a ensuite été entérinée par les membres du comité exécutif de la Ville en fin de journée aujourd'hui», a déclaré le porte-parole du maire Régis Labeaume, Paul-Christian Nolin, en entrevue à La Presse.

La complexité du dossier explique que la réunion ait duré aussi longtemps, selon M. Nolin. Ce sont des textes juridiques, tout le monde doit s'entendre sur le libellé», dit-il.

Le document d'environ 200 pages a ensuite été envoyé aux maires des deux autres villes de l'agglomération, Saint-Augustin-de-Desmaures et L'Ancienne-Lorette. Ceux-ci ont été invités par Régis Labeaume à une rencontre technique en présence des avocats de la Ville qui devrait avoir lieu lundi, pendant la fête du Travail.

Un comité plénier du conseil municipal est ensuite prévu pour mardi matin. Une séance spéciale du conseil municipal aura lieu pour un vote sur l'entente mardi après-midi. Le conseil d'agglomération doit ensuite se réunir vers 17 h 30 pour faire de même.

Par ailleurs, selon ce qu'a rapporté Radio-Canada, le maire l'Ancienne-Lorette, Émile Loranger, a traité la Ville de Québec «d'enfant de chienne» tout en faisant savoir qu'il n'avait pas suffisamment le temps d'étudier le document de 200 pages et qu'il ne comptait pas se présenter, lundi, à moins d'un revirement de la situation.

«J'aurais voulu avoir du temps pour regarder les documents avec des spécialistes, mais la Ville de Québec a dit non. Comment je peux arriver lundi, à 15h, et poser des questions intelligentes sur un dossier qui se négocie en mon absence depuis un an? Si on veut me bâillonner, on fait ça comme ça», déplore-t-il.

Le maire Loranger a tout de même l'intention de lire l'entente avec des spécialistes la semaine prochaine. «Et j'aurai à avoir des réactions plus tard», précise-t-il, s'inquiétant de ne pas recevoir toute la documentation qu'il réclame sur le projet.

De son côté, l'ex-directeur général de la Ville, Denis de Belleval, n'a pas l'intention de cesser son combat pour faire annuler l'entente. «Ça ne change rien à notre plan de match. On le sait depuis des semaines qu'il le maire de Québec, Régis Labeaume voulait finir ça avant le 7 septembre. Nous serons quand même en cour mardi pour demander une injonction.»

M. de Belleval a indiqué qu'il devra modifier sa demande d'injonction. Il veut maintenant tenter d'empêcher la mise en oeuvre de l'entente.

Advenant le retour d'une équipe de la LNH, Quebecor versera 63,5 millions $ pour que son nom ou celui d'une de ses filiales soit donné au futur bâtiment durant 25 ans, un montant qui sera diminué à 33 millions $ sans équipe. Quant au loyer annuel moyen versé par l'entreprise à la Ville, il sera de 5 millions $ par année avec une équipe et de 3,15 millions $ sans équipe.

Quebecor se chargera aussi de toute la gestion de l'amphithéâtre qui devrait ouvrir ses portes en 2015. La Ville recevra 10 pour cent des bénéfices de l'exploitation des activités de spectacles. Elle remboursera aussi la moitié de tout déficit jusqu'à concurrence du montant du loyer en absence d'une équipe de la LNH et aura en contrepartie droit à 15 pour cent des bénéfices s'il y a lieu.

Le groupe J'ai ma place, qui vend depuis quelques années des droits sur les sièges du futur amphithéâtre, a aussi été inclus dans l'entente avec Quebecor. Son président, Mario Bédard, a d'ailleurs signé lui aussi une entente avec le groupe médiatique. «Cette entente confirme que Quebecor respectera la priorité accordée aux clients de J'ai ma place pour l'achat de billets de saison ou de billets de spectacle. J'ai ma place est officiellement dans le contrat», a-t-il dit.

- Avec La Presse Canadienne