Un tribunal ontarien a refusé jeudi d'invalider la loi canadienne sur la nudité, affirmant qu'elle ne violait pas le droit d'adopter le naturisme.

Même si cette pratique peut être considérée dans certaines circonstances comme une forme d'expression protégée par la Charte canadienne des droits et libertés, «obliger les citoyens à porter un minimum de vêtements en public constitue une limite raisonnable» à ce droit, a estimé le juge Jon-Jo A. Douglas.

La décision a été rendue dans la foulée d'une contestation constitutionnelle initiée par un homme accusé de s'être montré nu en public dans la région de Bracebridge, en Ontario.

Brian Coldin avait été reconnu coupable de nudité partielle ayant troublé l'ordre public dans un parc et les services à l'auto d'un comptoir de restauration rapide.

Il a été acquitté d'une autre accusation liée à des événements qui ont débuté dans un camp naturiste qu'il possède au nord de Toronto.

Au procès de Coldin, les employés d'un A&W et d'un Tim Hortons avaient affirmé sous serment qu'il s'était présenté nu au service à l'auto de leur restaurant. Il aurait même fait semblant de prendre son portefeuille dans la poche d'un pantalon imaginaire, selon un employé.

À l'extérieur du palais de justice, jeudi, Brian Coldin s'est vivement défendu, indiquant qu'il n'était pas nu pendant les incidents car il portait une serviette.

Dans sa décision, le juge de la Cour de justice de l'Ontario a statué que la nudité de Coldin n'était pas une forme d'expression politique, mais ne reflétait «rien de plus que le désir d'être nu en public».

Au Canada, il est illégal d'être nu dans un lieu public ou dans un lieu privé exposé à la vue du public. Les avocats de Brian Coldin plaidaient que la loi était trop large pour être constitutionnelle.