Toronto dit non aux poules. Alors que Montréal lancera au mois de mai une vaste consultation publique sur l'agriculture urbaine, la Ville reine a coupé court au débat et annoncé que le règlement qui interdit l'élevage de volaille en ville sera maintenu.

«Si vous voulez des poules, achetez une ferme», a déclaré au Toronto Star la conseillère Frances Nunziata, qui a demandé s'il faudrait former les policiers pour intervenir contre les voleurs de poules. «Nous avons assez de problèmes», a-t-elle dit. Un comité d'élus étudiait depuis près d'un an la possibilité de permettre aux Torontois d'élever des poules dans leur cour. Les cinq membres ont finalement rejeté l'idée mercredi soir après avoir entendu les arguments de dizaines de citoyens à l'appui des poulaillers urbains.

Permettre l'élevage de poules en ville aurait coûté trop cher à la fourrière municipale, qui doit déjà composer avec une compression de 10% de son budget, explique Elizabeth Glibbery, directrice du Service de contrôle animal de Toronto. «C'est déjà un défi d'assurer le service pour les chats et les chiens. Les poules auraient représenté un fardeau supplémentaire.» Déjà, 14 Torontois ont reçu l'ordre de se débarrasser de leurs volailles sous peine d'amendes de 240$ à 5000$.

La décision de Toronto survient alors que la question des poules en ville promet de revenir à l'avant-plan de l'actualité montréalaise en mai et en juin durant une consultation sur la pertinence de permettre l'agriculture urbaine. Plus de 29 000 personnes ont signé une pétition en ce sens.

«Je pense qu'on est chanceux d'aller en consultation», dit Marie-Ève Chaume, porte-parole du Groupe de travail en agriculture urbaine, qui a lancé la pétition. Pour l'heure, seul l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie a ouvert la porte à l'élevage de poules: il a permis un projet-pilote dans la cour d'un organisme.

En Colombie-Britannique, de plus en plus de villes permettent aux citadins de garder des poules. Depuis juin 2010, à Vancouver, on peut en garder jusqu'à quatre dans sa cour. Il est toutefois interdit d'en vendre les oeufs de même que d'abattre soi-même une volaille si l'on souhaite s'en faire un repas. On ne peut non plus garder de coqs ni d'autres animaux de ferme.