L'interception d'environ 350 réfugiés illégaux et passeurs ne constitue que la pointe de l'iceberg, admet l'inspecteur Marc Lacasse, responsable des 813 kilomètres de frontière terrestre qui séparent le Québec des États-Unis.

L'homme est pragmatique. La poignée de voitures qui surveille la frontière en marge du projet Concept ne peut pas faire de miracles. Mais le projet-pilote découle d'une promesse électorale des conservateurs. Il a aussi été accueilli comme une bouffée d'air frais par les Américains, qui mettaient beaucoup de pression pour que le Canada surveille mieux sa frontière.

Pourquoi, sur les 8891 kilomètres de la frontière canado-américaine, le projet a-t-il été implanté en Montérégie? «Lacolle est connue mondialement comme une frontière facile à traverser. Des gens partent d'aussi loin que la Californie parce qu'ils se font dire que c'est facile ici», reconnaît l'inspecteur Lacasse, rencontré dans ses quartiers à Saint-Jean-sur-Richelieu.

Si le projet fait ses preuves, il risque d'être exporté ailleurs au pays, ajoute l'inspecteur. Chez nous, le projet devrait d'ailleurs être reconduit au-delà de l'échéance prévue en mars, a-t-on appris de sources sûres.

Les véhicules se sont mis à patrouiller en septembre 2010. Dès le premier jour, on a arrêté quatre clandestins. Un peu plus d'un an plus tard, les autorités comprennent mieux ce qui se passe à la frontière. La majorité des immigrés illégaux ont de la famille au pays et veulent revendiquer le statut de réfugiés. L'immigration clandestine augmente durant la période de Noël et des fêtes chrétiennes.

La GRC remarque toutefois une légère baisse de l'affluence globale depuis leur arrivée. «Est-ce que le problème se déplace? On peut le croire. Pohénégamook observe des entrées illégales et n'avait jamais vu ça», explique Marc Lacasse.