Les policiers canadiens hésiteraient à dénoncer des collègues fautifs, conclut la première étude jamais réalisée au Canada sur l'éthique policière.

L'étude a été réalisée auprès de 10 000 policiers par des chercheurs de la région d'Ottawa pour le compte de l'Association canadienne des chefs de police. Le président de l'association, Dale McFee, a déclaré que les résultats démontrent qu'il faut faire plus pour renforcer le leadership éthique au sein des forces policières du pays.

Les policiers interrogés ont notamment exprimé un scepticisme profond face aux décisions prises par leur direction. Ils croient ainsi que leurs supérieurs prennent ces décisions sans rencontrer toutes les personnes concernées, et fréquemment sur la base d'informations erronées.

De plus, près de la moitié des policiers interrogés (48 pour cent) sont en désaccord avec le leadership de leurs dirigeants, estimant que ces derniers ne sont pas intéressés à les écouter, n'ont pas leur intérêt à coeur, n'expliquent pas leurs décisions et ne sont pas dignes de confiance.

L'étude prévient que les policiers apprécieraient plus de «communication à deux sens» concernant ces décisions.

Les policiers ayant participé à l'étude étaient principalement des hommes blancs âgés de plus de 40 ans. Les femmes, souvent plus jeunes et moins expérimentées, ne représentaient que 19 pour cent des participants. Elles étaient aussi «nettement» moins prêtes que les hommes à croire qu'un collègue pourrait en dénoncer un autre.

L'étude formule 52 recommandations qui portent entre autres sur le développement de l'éthique à l'interne et sur la formation des superviseurs.

Des policiers appartenant à 31 corps de partout au pays ont été interrogés pour cette étude. Les 10 000 participants ne représentent toutefois que 29 pour cent du nombre total de participants potentiels.