À l'approche de la saison des travaux routiers, le ministère québécois des Transports annonce qu'il y aura pas moins de 1600 chantiers sur l'ensemble du territoire québécois au cours de l'année 2012-2013.

Ces divers travaux totaliseront 3,4 milliards $ pour le gouvernement du Québec, soit sensiblement la même somme que pour l'exercice 2011-2012.

À cette somme s'ajoutent les contributions des autres ordres de gouvernement, pour dépasser les 3,9 milliards $, a indiqué le ministre des Transports, Pierre Moreau, au cours d'une rencontre avec la presse, vendredi à Montréal.

Encore une fois, le ministère justifie l'ampleur des travaux - et des dérangements qui vont s'ensuivre - par le fait qu'il faut rattraper des années de négligence dans l'entretien du réseau.

«L'ampleur des sommes consenties s'explique par des choix qui ont été faits par les gouvernements précédents. Le réseau routier a subi dans les années 1990 et au début des années 2000 une période de sous-financement. Au tournant de l'an 2000, après 30 ou 40 ans, un effort s'imposait afin d'en assurer le maintien. Cet effort a été négligé, avec les conséquences que l'on connaît», a commenté le ministre Moreau.

Fait à noter, les travaux préparatoires du futur échangeur Turcot débuteront en 2013, et des travaux de maintien de l'actuel échangeur Turcot auront aussi cours.

Ainsi, cinq bretelles de l'actuel échangeur Turcot seront l'objet de travaux durant l'année, qui entraîneront une fermeture partielle. Le maintien de la structure actuelle de Turcot, qui sera démoli en 2018, suppose des investissements de 58 millions $ cette année. Quant aux travaux préparatoires du futur échangeur Turcot, ils entraîneront des déboursés de 237 millions $, a précisé le ministre Moreau.

Les principaux travaux auront toutefois lieu sur les autoroutes 15 et 40 à Montréal, sur l'échangeur Charest-Robert-Bourassa à Québec, sur l'autoroute 30 en Montérégie et sur l'autoroute 73 en Beauce.

Le ministre a assuré que les communications seraient meilleures avec la Ville de Montréal et avec les citoyens, et que ceux-ci seraient prévenus suffisamment à l'avance des éventuelles fermetures de voies et des travaux.

«Nous avons très bien compris le message. (On nous a demandé) «pour les travaux planifiés: vous devez nous donner un préavis raisonnable qui nous permet de nous retourner de bord'. On a dit oui, on va vous donner un préavis de sept jours pour les travaux planifiés lorsqu'il s'agit d'entraves majeures. Et on va vous donner des préavis plus courts pour les travaux où il y a des entraves partielles», a garanti le ministre Moreau.

Reste que la patience des automobilistes, camionneurs et autres conducteurs sera encore une fois mise à rude épreuve. Le ministre s'en dit conscient et assure que toutes les mesures de «mitigation» possibles seront mises en place.

Les efforts déployés au cours des dernières années pour rétablir l'état du réseau routier commencent à porter fruit, selon le ministre. Il a rapporté que la proportion de chaussées en bon état avait atteint 76,2 pour cent cette année dans l'ensemble du Québec.

De son côté, l'Association des constructeurs de routes et grands travaux, qui représente les entrepreneurs et fournisseurs, s'est réjouie de l'annonce gouvernementale.

L'ACRGTQ a toujours soutenu que le gouvernement devait investir plus de 2 milliards $ pour maintenir et améliorer le réseau routier proprement dit. Or, des sommes annoncées par Québec pour 2012-2013, 2,6 milliards $ seront consacrés à l'amélioration du réseau routier et à la conservation des actifs.

L'association se félicite du fait que cette continuité dans les investissements au cours des dernières années «permet aux entrepreneurs de mieux planifier à moyen et long termes leurs effectifs, notamment en matière de main-d'oeuvre et d'équipements».