À la Commission de l'immigration et du statut de réfugié (CISR), le temps d'attente a doublé au cours des 10 dernières années pour les demandeurs d'asile.

Selon des documents que La Presse a obtenus grâce à la Loi sur l'accès à l'information, la Section de protection du réfugié (SPR) mettait deux fois plus de temps à traiter une demande d'asile en 2011 qu'en 2000: 21 mois contre 9,6 mois (voir tableau).

L'augmentation du temps nécessaire pour traiter les demandes est une constante au fil des années 2000 à la SPR. Les délais ont culminé en 2010, où le temps de traitement a atteint 21,8 mois.

Robert Gervais, conseiller principal en communications à la CISR, explique cet allongement des délais par le nombre de demandes d'asile qui a fortement augmenté de 2006 à 2009, passant de 22 900 à 34 000. Pendant ce temps, le nombre de commissaires siégeant à la CISR a atteint son plus bas niveau en 2007 et 2008 (79 et 89 commissaires), alors que le financement permet d'en employer 127.

La situation s'améliore, croit-il. «En 2010 et 2011, 17 commissaires ont été nommés dans le but de réduire l'arriéré», dit-il. Le nombre de retards a diminué du tiers entre 2009 et 2011.

Pourtant, si le Canada reste l'un des pays favoris des demandeurs d'asile, leur nombre a diminué de 30% de 2009 à 2010, selon un rapport de l'ONU publié l'an dernier.

D'après l'avocat spécialisé en immigration Stewart Istvanffy, il y a une volonté politique d'étirer le temps d'attente.

«On peut dire ainsi que le système est plein à craquer, que les gens abusent du système. Mais c'est le système qui abuse des gens», déplore-t-il.

Avec William Leclerc