Le Directeur général des élections (DGE) a reçu 700 plaintes spécifiques «d'un peu partout au pays» de personnes signalant avoir reçu des appels frauduleux ou inappropriés lors des élections du printemps 2011.

Depuis le début du scandale des appels trompeurs le mois dernier, le gouvernement conservateur martèle pourtant que des irrégularités n'ont eu lieu que dans le comté de Guelph, en Ontario, et que la personne responsable a été renvoyée.

Le DGE Marc Mayrand a indiqué dans un communiqué jeudi que son équipe était à pied d'oeuvre pour examiner toutes ces plaintes concernant le scrutin du 2 mai.

«J'apprécie l'intérêt que les Canadiens ont manifesté pour cette affaire, et les remercie de leur collaboration», écrit le DGE.

M. Mayrand ne peut pour l'instant divulguer de renseignements puisque les investigations sont en cours, «afin de protéger la présomption d'innocence et la vie privée». Il note toutefois qu'il serait ravi d'être invité à témoigner devant un comité parlementaire pour faire le point sur les processus d'enquête.

Peut-être pour calmer le jeu, le DGE presse par ailleurs les électeurs de ne pas sauter aux conclusions trop rapidement en se basant sur des renseignements incomplets.

Au total, 31 000 personnes auraient émis des signalements auprès d'Élections Canada, surtout par le biais de formulaires.

Il est à noter que le DGE assure avoir déployé des ressources pour enquêter sur des appels trompeurs «immédiatement après l'élection générale de 2011».

Cela vient porter atteinte à l'une des lignes d'attaque des conservateurs, qui ont laissé entendre que si les inquiétudes avaient été sérieuses, des plaintes auraient été déposées au lendemain des élections, et non plusieurs mois après.

Les partis d'opposition pressent le gouvernement de Stephen Harper de questions concernant ces possibles irrégularités depuis plusieurs semaines. Des électeurs affirment avoir notamment reçu des appels les avisant erronément que leur bureau de scrutin avait déménagé. D'autres indiquent avoir reçu des appels de personnes agressives se faisant passer pour des libéraux, en pleine nuit.

Les partis d'opposition demandent unanimement une enquête publique pour faire la lumière sur cette affaire. Pour sa part, M. Mayrand assure avoir toutes les ressources nécessaires pour mener à bien le dossier.