Gilles Duceppe veut ramener la souveraineté au coeur du débat politique québécois. Le chef du Bloc a affirmé samedi que son option est en meilleure position qu'elle l'a été depuis longtemps, et il entend la promouvoir activement dans les prochaines années.

«Je suis venu en politique pour que le Québec devienne un pays, a affirmé le leader bloquiste, quelques heures avant de se soumettre à un vote de confiance. Ce n'est pas encore fait, j'y travaille très fort, et ça me passionne toujours.»Près de 300 militants du Bloc québécois sont rassemblés à Saint-Hyacinthe pour se prononcer sur le leadership de leur chef, qui a mené le parti à une récolte de 49 sièges aux élections fédérales du 14 octobre dernier. Ce résultat, combiné à la performance de 51 sièges du Parti québécois aux élections provinciales, permettent une fois de plus aux souverainistes de rêver, a soutenu M. Duceppe.

« Le mouvement est en meilleure position qu'il ne l'a jamais été depuis des années », a-t-il dit.

Le chef du Bloc fait écho aux propos tenus cette semaine par la leader péquiste Pauline Marois, qui souhaite multiplier les débats, groupes de travail, visites de cégeps et d'universités pour promouvoir l'indépendance du Québec. Le PQ entend faire en sorte que la souveraineté devienne omniprésente dans les prochains mois.

M. Duceppe espère que ces efforts de promotion porteront leurs fruits d'ici quatre où cinq ans, lorsque les Québécois retourneront aux urnes pour élire un gouvernement provincial. Il prend aussi ses distances par rapport à ses adversaires libéraux et conservateurs, qu'il présente comme des « partis pan-canadiens qui défendent les intérêts de la nation canadienne » et non ceux de la nation québécoise.

«Il faut remettre cette question à l'ordre du jour, en débattre, et démontrer qu'il y a des choix clairs qui s'opèrent en période de crise, a-t-il indiqué. Il y a des choix fondamentaux, et les choix proposés par les souverainistes répondent bien mieux aux valeurs et aux intérêts du Québec.»

M. Duceppe, que les commentateurs envoient à la retraite depuis des années, a d'ailleurs demandé et obtenu le soutien quasi-unanime des troupes qu'il mène depuis quinze ans.

Il a obtenu l'appui de 94,8 pour cent des militants lors d'un vote de confiance. La dernière fois, en octobre 2007, c'était 95,4 pour cent.

- Avec La Presse Canadienne