L'ombudsman fédéral des victimes d'acte criminel a rendu public le premier rapport de son existence, hier, dans lequel il recommande une série de mesures, dont celle de rendre les délinquants financièrement responsables de leurs victimes.

Le document rapporte que dans sa première année, l'organisme né d'une promesse du Parti conservateur dans la campagne de 2006 n'a eu qu'environ 500 appels ou courriels du public, soit moins d'un et demi par jour. Il fait par ailleurs état de dépenses de l'ordre de 560 000$.

 

L'ombudsman, Steve Sullivan, membre de longue date des groupes de défense des victimes, assure que cette faible performance ne peut que s'améliorer.

«Dans les six premiers mois de notre deuxième année, nous avons déjà dépassé ce nombre. L'un des défis que nous avons eu comme nouveau bureau a été de faire savoir aux gens que nous existons», a-t-il dit lors d'un entretien téléphonique.

Parmi les premières plaintes reçues, le rapport donne l'exemple d'une victime dont les coordonnées ont été données par erreur à son agresseur. «Service correctionnel du Canada (SCC) a revu tous ses dossiers afin de minimiser le risque que ceci n'arrive à d'autres victimes», explique le document.

«L'ombudsman a par ailleurs indiqué que le SCC ne prévenait pas toujours la GRC que des délinquants sexuels inscrits avaient été libérés», dit également le rapport.

M. Sullivan réclame donc une meilleure communication de la part de ce dernier organisme.

Il recommande aussi une série de mesures face aux délits sexuels. Il souhaite entre autres que le gouvernement oblige les fournisseurs d'accès internet à donner accès aux informations personnelles de leurs clients dans le cadre d'enquêtes «impliquant l'exploitation d'enfants».

Il réclame que les policiers aient un accès plus facile et moins contraignant au registre des délinquants sexuels. Cela ne va toutefois pas jusqu'à adopter le modèle américain, met-il en garde. «Nous ne proposons pas que le registre soit un outil public. Nous voulons seulement qu'il soit plus utile pour les forces de l'ordre», a-t-il dit à La Presse.

Enfin, Steve Sullivan veut que les lois criminelles soient changées pour que les coupables soient davantage forcés à dédommager financièrement leurs victimes. Selon lui, les juges ne se servent pas assez des règles existantes en la matière.

Le ministre de la Justice, Rob Nicholson, a répondu favorablement au rapport et indiqué que le gouvernement examinait déjà la possibilité de mettre en oeuvre la plupart des recommandations.