Le premier ministre Stephen Harper a une nouvelle fois emprunté les mots du président français, Nicolas Sarkozy, sur les souverainistes pour s'en prendre à son adversaire du Bloc québécois, Gilles Duceppe, à qui il reproche son «sectarisme», son «intolérance» et son «idéologie sectaire».

Le chef conservateur soutient que M. Duceppe a «insulté» le chef d'Etat européen en déclarant plus tôt cette semaine que M. Sarkozy avait manqué «à la fois de classe et de dignité» et exposé «son ignorance crasse» de la situation québécoise en accusant, sans les nommer, les souverainistes d'être fermés sur eux-mêmes et de rejeter les autres.

M. Harper affirme aussi que M. Duceppe a insulté et divisé les Québécois par sa réaction.

Le premier ministre canadien a fait ces commentaires pendant la période des questions aux Communes, jeudi, alors qu'on l'interrogeait sur les efforts de son gouvernement pour réduire le recours aux paradis fiscaux.

Son lieutenant québécois, le ministre Christian Paradis, en a rajouté quelques minutes plus tard, en déclarant devant les journalistes que le leader bloquiste était «arrogant» et que «le monde selon Gilles, ça devenait tannant».

M. Duceppe était à Montréal jeudi et n'a donc pas rétorqué à ces propos. Le leader parlementaire Pierre Paquette s'est pour sa part contenté d'un haussement d'épaules.

Il a souligné que c'était la deuxième fois depuis le début de la semaine que le premier ministre attaquait le Bloc plutôt que de répondre à ses questions légitimes sur le budget. «Je pense que M. Harper se cherche des faux-fuyants. Si ce n'était pas ça, ce serait autre chose», a-t-il fait valoir.