Le premier ministre Stephen Harper a profité de sa rencontre au sommet avec le président Barack Obama, jeudi, pour lui demander de reconnaître que l'hydroélectricité est une énergie propre et renouvelable. Le nouvel homme fort de la Maison-Blanche s'est engagé à se pencher sur cette question dans le cadre des pourparlers au cours desquels le Canada et les États-Unis tâcheront de concerter leurs efforts dans la lutte contre les changements climatiques, selon ce qu'a appris La Presse.

Samedi dernier, le premier ministre Jean Charest avait expressément demandé à Stephen Harper d'aborder cette question avec le président Obama. Fait étonnant, les lois américaines ne reconnaissent pas l'hydroélectricité comme une énergie renouvelable. «Le premier ministre et le président ont eu une conversation assez importante autour de l'environnement et de l'énergie. Mais le premier ministre a aussi indiqué au président que, dans le dialogue sur l'énergie que l'on entreprend, il va falloir parler d'hydroélectricité parce que c'est une forme d'énergie propre, bien que les Américains ne voient pas cela comme une énergie renouvelable», a affirmé une source gouvernementale. Même si les relations entre Jean Charest et Stephen Harper sont loin d'être au beau fixe depuis plusieurs mois, M. Harper a profité de sa rencontre avec M. Obama pour discuter de cette question. «Notre gouvernement va continuer d'agir pour défendre les intérêts mais aussi pour promouvoir l'excellence dans le domaine de l'hydroélectricité au Québec», a indiqué une source conservatrice sous le couvert de l'anonymat. Par ailleurs, le premier ministre Stephen Harper a confié au ministre de l'Environnement, Jim Prentice, le soin de piloter les pourparlers canado-américains sur l'énergie propre, a indiqué hier un proche collaborateur du premier ministre. «Jim Prentice est un ministre très compétent. De toute évidence, l'environnement et l'énergie propre sont une grande priorité pour nos gouvernements. Mais il serait prématuré de parler d'un calendrier maintenant», a affirmé ce collaborateur, qui a requis l'anonymat.

Washington plus intéresséÀ Ottawa, on s'attend à ce que ce dossier progresse plus rapidement maintenant que Washington est

nettement plus intéressé à s'attaquer aux changements climatiques que sous George W. Bush. «Il est dans l'intérêt de l'économie du Canada et de l'environnement de la planète d'harmoniser nos actions le plus possible. La nouvelle administration américaine voit cela comme une priorité. Ce changement de politique est positif», a dit le collaborateur. Au terme de leur rencontre, MM. Harper et Obama ont annoncé que le Canada et les États-Unis comptent investir respectivement 1milliard de dollars canadiens et 3,4 milliards de dollars américains dans la recherche de technologies de capture et de séquestration du carbone pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ces technologies seront utilisées dans l'exploitation des sables bitumineux en Alberta et des centrales au charbon aux États-Unis. En outre, Ottawa et Washington veulent mettre au point «un système de distribution d'électricité propre et d'origine renouvelable» entre les deux pays.