Le Canada et l'ONU sont préoccupés par la tendance «inquiétante» à l'augmentation des enlèvements dans le monde de fonctionnaires, de touristes et de journalistes, a indiqué mardi un haut responsable canadien.

Deux diplomates canadiens, dont Robert Fowler, envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Niger, ont disparu à la mi-décembre au Niger et leur enlèvement a été revendiqué par la branche nord-africaine d'Al-Qaïda.

Le Premier ministre Stephen Harper et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon ont discuté du sort de M. Fowler et de son collègue Louis Guay, lors d'une rencontre à New York lundi.

Les deux hommes ont «exprimé leur grave inquiétude sur les enlèvements récents de responsables de l'ONU, de fonctionnaires de gouvernements nationaux, de journalistes, de touristes et d'hommes d'affaires voyageant à l'étranger», a déclaré un responsable canadien en rendant compte du voyage à New York de M. Harper.

«C'est une tendance croissante et inquiétante qui nous préoccupe de plus en plus», a ajouté le responsable en soulignant qu'aucun pays «ne pouvait y faire face seul».

Le responsable n'a cependant fait aucun commentaire spécifique sur le cas de MM. Fowler et Guay «pour minimiser les risques» que ceux-ci encourent.

Les deux diplomates canadiens ainsi que quatre touristes européens enlevés au Niger, sont entre les mains de Moctar Ben Moctar, l'un des chefs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi, côté sud), a appris l'AFP, de source malienne, très proche du dossier.

Selon cette source, Moctar Ben Moctar, de nationalité algérienne, demande entre autres conditions pour la libération des otages, la libération de deux Mauritaniens, membres d'Al-Qaïda, actuellement détenus dans un pays du Sahel.