Le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, est arrivé dimanche soir en Egypte, où il doit participer lundi à Charm el-Cheikh à une importante conférence portant sur la reconstruction dans la Bande de Gaza, une région dévastée par trois semaines d'offensive militaire israélienne au début de l'année.

Quelque 80 pays donateurs se retrouvent lundi sur les bords de la mer Rouge pour s'attaquer à ce défi gigantesque après l'offensive de Tsahal qui a pris fin le 18 janvier dernier, dans l'espoir de faire cesser les tirs de roquettes sur Israël. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, pourrait y annoncer que l'administration Obama octroi jusqu'à 900 millions $ US.

Dans une entrevue à la Presse Canadienne, dès son arrivée en sol égyptien, le ministre Cannon a affirmé que le Canada n'y annoncera pas de nouvelles sommes d'argent. Il a rappelé que le gouvernement Harper a promis 300 millions $ sur cinq ans, lors d'une conférence internationale à Paris en janvier 2007, pour venir en aide aux Palestiniens. A cette somme s'ajoute une aide financière supplémentaire de 4 millions $, octroyée en janvier dernier, pour répondre aux besoins humanitaires à Gaza.

M. Cannon rejette donc les allégations des libéraux à Ottawa qui soutiennent que sa tournée du Proche-Orient, en fin de semaine, camoufle en réalité une diplomatie canadienne de plus en plus faible, dans une partie du monde où le Canada ne joue pas un rôle majeur dans les discussions.

Le ministre des Affaires étrangères soutient qu'au contraire le Canada contribue aux efforts menant à des pourparlers de paix entre Israël et leurs voisins palestiniens. Il dit que le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, l'a même félicité pour la contribution financière du Canada pour accroître la sécurité de son peuple, lors de leur rencontre samedi à Amman, en Jordanie.

Lawrence Cannon a indiqué à M. Abbas «l'appui sans faille du Canada envers son leadership», tout en l'encourageant à renouveler les efforts de paix avec Israël. Il a également discuté des préoccupations face au conflit au Proche-Orient avec le ministre des Affaires étrangères de la Jordanie, Nasser Judeh.

Mais la journée de lundi sera surtout l'occasion, explique M. Cannon, d'écouter attentivement ce qui se dit lors la conférence de Charm el-Cheikh «pour s'assurer que les grandes priorités, que sont de supporter la construction et l'édification de deux Etats souverains vivant côte-à-côte dans l'harmonie, se réalisent».

Avant sa participation à la conférence de Charm el-Cheikh, M. Cannon a rencontré, dimanche à Jérusalem, son homologue israélienne Tzipi Livni et le premier ministre pressenti, le chef du Likoud, Benyamin Nétanyahou. Une importante partie des discussions ont porté sur leurs préoccupations face au conflit au Proche-Orient.

Durant ces discussions, Lawrence Cannon a dit avoir notamment encouragé la poursuite des pourparlers de paix avec les Palestiniens, tout en réaffirmant que le Canada continue d'appuyer Israël et son droit à l'autodéfense.

Il a aussi été question de la possibilité que l'Iran puisse disposer bientôt de l'arme nucléaire. Le ministre Cannon a affirmé que le Canada partage cette inquiétude et que le monde entier devrait partager cette inquiétude. Selon M. Cannon, «une menace nucléaire contre Israël est une menace nucléaire contre nous tous». Il a dit avoir constaté «une unanimité au sujet de cette menace iranienne et donc la nécessité d'intervenir et d'agir le plus rapidement possible pour éviter qu'il y ait une instabilité dans la région».

Il a aussi été question d'une série de sujets impliquant les intérêts mutuels du Canada et d'Israël. Les deux pays, qui ont établi des relations diplomatiques le 11 mai 1949 - près d'un an après la fondation de l'Etat d'Israël - tiennent à souligner la 60e année de relations diplomatiques bilatérales.