Les conservateurs visionnent des centaines d'heures de cassettes vidéos, alors qu'ils se préparent à s'en prendre à leur rival libéral Michael Ignatieff avec une série de publicités devant mener jusqu'aux prochaines élections.

Le gouvernement du premier ministre Stephen Harper a fait preuve d'une docilité peu caractéristique à l'endroit du chef libéral jusqu'à la semaine dernière, lorsque des députés conservateurs ont commencé à lancer des flèches en direction de M. Ignatieff à la Chambre des communes.

Ce n'était que la première salve.

Les conservateurs ont déjà en poche des publicités prêtes à être diffusées à tout moment, et ils passent au peigne fin le passé télévisuel du chef libéral.

Toutes les émissions de la BBC animées par M. Ignatieff, celles du réseau C-SPAN auxquelles il a pris part de même que les livres dont il est l'auteur sont étudiés de près dans le but d'y trouver des munitions pouvant servir avant et pendant la prochaine campagne.

Les conservateurs affirment qu'après que M. Ignatieff eut été désigné chef du Parti libéral du Canada (PLC), ils ont fait le choix stratégique de lui éviter le sort réservé à son prédécesseur, Stéphane Dion, mais seulement de façon temporaire.

Ils avaient besoin du soutien du chef libéral à la suite du dépôt du budget. Mais même après que M. Ignatieff ait fait savoir qu'il appuierait le budget, le ton est demeuré courtois aux Communes.

Des responsables du gouvernement ont expliqué avoir choisi de ne pas abuser de la partisanerie parce que la population n'avait pas envie de voir des politiciens se chamailler en pleine crise économique, alors que des gens perdent leur emploi.

Les conservateurs ont repris l'offensive la semaine dernière, lorsque des députés tels que Dean Del Mastro et Rodney Weston s'en sont pris au chef du PLC, l'accusant de changer facilement d'opinion et le tournant en dérision en raison de ses années passées à l'étranger.

M. Ignatieff s'est dit prêt à répliquer.

«Lorsque des élections approchent, nous savons à quoi nous attendre», a-t-il lancé à des partisans, vendredi, à Edmonton.

«Nous savons comment les conservateurs opèrent (...) Nous savons que les conservateurs voient la publicité négative (...) comme leur principale stratégie électorale», a ajouté le chef libéral.