blank_pageLes chances du ministre canadien Peter MacKay d'être élu secrétaire général de l'OTAN semblent sérieusement compromises. Les États-Unis auraient décidé de ne pas appuyer sa candidature; ils lui préfèrent désormais le premier ministre du Danemark, Anders Fogh Rasmussen.

blank_pageL'agence Reuters a indiqué hier que, selon une source proche du gouvernement américain, ce dernier avait donné son appui à M. Rasmussen lors d'une visite du conseiller à la sécurité nationale américaine, le général James Jones. Deux autres diplomates auraient également confirmé la nouvelle. Le mandat de cinq ans de l'actuel secrétaire général, Jaap de Hoop Scheffer, se termine à la fin du mois. La nomination de M. Rasmussen pourrait être confirmée avant même le sommet de l'OTAN, les 3 et 4 avril prochains.

Joint par La Presse, le porteparole de Peter MacKay, Dan Dugas, n'a pas voulu commenter ce qu'il a qualifié de «spéculations». Il a indiqué que M. MacKay n'avait fait aucune démarche pour promouvoir sa candidature et n'avait pas eu d'échange avec les représentants d'autres pays à l'OTAN.

Au début du mois, le quotidien Washington Post rapportait pourtant que le vice-président américain, Joe Biden, avait fait des démarches auprès de l'OTAN pour l'inciter à choisir M. MacKay en échange de l'attribution à la France de deux postes de commandement actuellement détenus par des Américains. L'appui de l'administration Obama était perçu comme un gage de reconnaissance «pour l'effort vaillant» des troupes canadiennes en Afghanistan.

En janvier, le prestigieux hebdomadaire anglais The Economist avait aussi nommé Peter MacKay parmi les successeurs potentiels de Jaap de Hoop Scheffer. Peter MacKay avait alors démontré un certain intérêt pour le poste et s'était déclaré «très flatté» que son nom ait été évoqué.

Plusieurs experts avaient toutefois émis des doutes sérieux sur cette éventualité, car le poste de secrétaire général de l'OTAN est traditionnellement réservé à un Européen.

Le Danois favori

Fort de l'appui des États-Unis, de la France, de l'Allemagne et de la Grande Bretagne, le Danois Anders Fogh Rasmussen serait presque assuré d'être élu. À 56

ans, cet homme à la stature de marathonien est présenté par la presse danoise comme un fidèle allié des États-Unis, notamment parce qu'il a permis l'envoi de troupes danoises en Irak et en Afghanistan. «Rasmussen était en tête de liste pour l'administration Bush comme il l'est pour l 'administration Obama», a expliqué à l'AFP l'analyste politique danois Daniel Korski.

L'une des inconnues à son égard réside du côté de la Turquie. En 2005,M. Rasmussen avait défendu la publication de caricatures de Mahomet dans un journal danois, malgré la vague d'indignation qu'elles avaient suscitée dans le monde musulman.

- Avec l'AFP, PC et Reuters