Le gouvernement conservateur de Stephen Harper pourra rapidement commencer à injecter 3 milliards $ dans l'économie canadienne, après que les libéraux eurent cessé d'exiger, mardi, des détails quand à la façon dont l'argent sera dépensé.

Une clause relative au fonds spécial d'aide à l'économie a été inclue dans un projet de loi comportant des affectations de crédits, adopté à la Chambre des communes au terme d'un vote de 210 voix pour et 82 contre, avec le soutien de députés conservateurs et libéraux.

Il y a peine trois semaines, le chef du Parti libéral du Canada (PLC), Michael Ignatieff, avait insisté sur le fait qu'il n'appuierait pas le fonds sans avoir au préalable une idée de la façon dont il serait utilisé. Il était demeuré inflexible bien que le premier ministre Harper ait prévenu que le fonds tenait à une question de confiance et que les partis de l'opposition se retrouveraient en élection s'ils s'y opposaient.

«Je ne signe pas un chèque en blanc de 3 milliards $. Aucun Canadien ne me respecterait si je le faisais», avait alors déclaré M. Ignatieff.

Pourtant, les libéraux ont appuyé le fonds, mardi, même si le gouvernement ne leur a donné aucun des détails qu'ils avaient demandé à obtenir.

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jack Layton, a tourné en dérision M. Ignatieff, qui avait affirmé mettre en sursis le gouvernement conservateur minoritaire sur la question de la reprise économique.

Néanmoins, le dirigeant du PLC a assuré qu'il demanderait des comptes au gouvernement. Il a d'ailleurs fait état d'une motion libérale exigeant du gouvernement qu'il précise quels sont les ministères et programmes qui auront accès au programme de 3 milliards $.

Cette motion a été adoptée avec le soutien du NPD et du Bloc québécois, peu avant le vote sur le projet de loi prévoyant des affectations de crédits.