La décision d'interdire l'accès au pays au député britannique George Galloway est un affront à la liberté d'expression et il est d'autant plus grave qu'il semble orchestré par le gouvernement Harper, ont clamé mercredi une poignée de militants et de représentants des partis d'opposition rassemblés sur les marches du Parlement, à Ottawa.

Pour James Clark, de la Coalition torontoise pour mettre fin à la guerre, les conservateurs tentent tout simplement de museler les personnes dont le point de vue diffère du leur, plutôt que de permettre aux Canadiens de se faire leur propre opinion sur des sujets controversés comme la guerre en Afghanistan.C'est aussi l'avis du député bloquiste Serge Ménard et de la néo-démocrate Olivia Chow, qui participaient tous deux à la petite manifestation, qui soutiennent que l'interdiction de séjour du politicien anglais est contraire à la tradition canadienne qui respecte la diversité des opinions.

L'avocate de M. Galloway, Jamie Liew, a confirmé qu'elle tenterait de faire renverser la décision des services frontaliers, qui ont refusé l'entrée au pays à son client sous prétexte qu'il constitue un risque pour la sécurité nationale.

Le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, a refusé d'intervenir dans cette affaire. Il a entre autres noté que le politicien britannique avait exprimé de la sympathie pour la cause talibane en Afghanistan, en plus d'offrir un soutien financier au Hamas, considéré par le Canada comme une organisation terroriste.

M. Galloway devait prononcer un discours à Toronto, lundi, dans le cadre d'un forum intitulé «Résister à la guerre de Gaza à Kandahar». Il devait également prononcer une allocution à Mississauga le lendemain.

Il a des engagements prévus à Toronto le 30 mars, à Mississauga le 31 mars, à Montréal le 1er avril et à Ottawa, le 2 avril.