Le chef du Parti libéral du Canada, Michael Ignatieff, a nié avoir affirmé qu'il devrait hausser les impôts pour éponger un déficit grandissant, mais il n'a pas pour autant écarté cette idée.

M. Ignatieff aurait fait cette déclaration mardi à Cambridge, en Ontario, lors d'une rencontre de la Chambre de commerce. Mais lorsque les journalistes l'ont interrogé à ce sujet mercredi, il a déclaré qu'il n'avait «rien dit de tel».

Le chef libéral affirme qu'après la récession, les Canadiens demanderont au gouvernement fédéral de s'occuper de la «mer d'encre rouge». Les solutions pour ce faire, selon lui, incluent l'élimination du gaspillage par le gouvernement et la stimulation de la croissance économique pour augmenter les revenus fiscaux.

M. Ignatieff a dit qu'il s'était fait poser une question hypothétique mardi, lorsqu'on lui a demandé ce qu'il ferait si aucune de ces solutions ne fonctionnait. Il a répondu que tout politicien «honnête» faisant face à un déficit de 80 milliards $ se doit d'examiner toutes les options.

Il a par ailleurs ajouté qu'il ferait tout en son pouvoir pour éviter des hausses d'impôts en ce moment et, il l'espère, plus tard également.

Mais les précisions de M. Ignatieff n'ont pas empêché ses opposants politiques de tirer profit de ses propos, qui semblaient indiquer que les hausses d'impôts sont inéluctables.

«Sa position, c'est qu'il augmentera les impôts, a affirmé le ministre fédéral des Transports, John Baird. Quels impôts va-t-il augmenter?»

Le ministre Baird a promis que le gouvernement conservateur de Stephen Harper n'allait pas hausser les impôts.

Nous sommes le parti politique qui les réduit, a-t-il déclaré.

«Je pense que la meilleure manière d'équilibrer les budgets et de créer de l'emploi passe par la croissance économique, et les augmentations d'impôts tuent les emplois.»

Pour sa part, le chef du Nouveau Parti démocratique, Jack Layton, en a rajouté, affirmant que l'augmentation des impôts serait une mauvaise approche afin d'éliminer les déficits budgétaires.

Selon lui, il serait plus avisé d'investir dans l'efficacité énergétique, par exemple. En entrevue, M. Layton a fait valoir que ce type d'investissements créerait les emplois de l'avenir, alimenterait la croissance économique et remplirait les coffres de l'Etat, et ce, sans avoir à hausser les impôts.

Jack Layton, à l'instar de John Baird, estime qu'il arrive souvent à Michael Ignatieff de changer d'opinion.

Le chef néo-démocrate estime que l'on ne sait jamais à quoi s'attendre de la part de son homologue libéral.