Le premier ministre Stephen Harper est arrivé au cinquième Sommet des Amériques, vendredi, en compagnie du ministre d'État des Affaires étrangères pour les Amériques, Peter Kent, et du ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon.

M. Harper entend échanger avec ses homologues sur les questions d'économie et de sécurité qui se posent dans les Amériques. A la suite du sommet, le premier ministre se rendra en Jamaïque.

L'agitation entourant l'arrivée des dirigeants américains rompt toutefois avec l'incertitude liée à son avenir. Jusqu'à présent, aucun pays ne s'est offert pour organiser la prochaine rencontre. Plusieurs reproches ont émané des participants au sujet de la piètre organisation de Port-d'Espagne, de l'indifférence de certains pays latino-américains et de l'exclusion de Cuba à l'événement.

Sans ce sommet, le Canada ne bénéficierait d'aucune rencontre régulière avec les autres dirigeants de la région pour négocier des échanges, des investissements et des accords de sécurité. Les gestes concrets posés par M. Harper et les 33 autres dirigeants - et le ton qu'ils utiliseront - pourraient déterminer l'avenir du sommet.

«Les gens se demandent pourquoi ils iraient à ce sommet en particulier puisqu'ils vont déjà à six ou huit événements du genre par année. Parce que les États-Unis seront présents, pour voir Barack Obama?, questionne Carlo Dade, le directeur exécutif de la Fondation canadienne pour les Amériques. Le sommet doit présenter des résultats, démontrer de véritables signes de progrès».

Les pays latino-américains, en particulier, ont appris à vivre sans l'influence américaine. Le Brésil a d'ailleurs mis sur pied récemment sa propre rencontre, sans les États-Unis et le Canada. Les pays à tendances socialistes tels que la Bolivie, le Venezuela et le Nicaragua ont plutôt opté pour une autre initiative.

José Miguel Insulza, le secrétaire général de l'Organisation des États américains, reconnaît qu'il y a une volonté de repartir à neuf, et que l'arrivée du président Obama pourrait être le catalyseur de ce changement.

M. Obama a adopté une attitude dynamique à l'approche du sommet, promettant une nouvelle ère de partenariat après les années Bush.

Le Sommet des Amériques rassemble les chefs d'État et de gouvernement de 34 pays de l'Amérique du Nord, de l'Amérique du Sud, de l'Amérique centrale et des Caraïbes. Le sommet de cette année aura pour thème le rétablissement de la croissance et de la prospérité, la promotion de la sécurité énergétique et du développement durable, l'amélioration de la sécurité publique et la consolidation de la démocratie.