Le premier ministre Stephen Harper a tenté, mercredi, derrière les portes closes de mettre un terme à la controverse qui a éclaté il y a deux semaines au sein de son caucus au sujet du traitement réservé par son parti à Brian Mulroney.

M. Harper a lui-même abordé cette affaire à l'occasion d'une réunion de son caucus en affirmant à ses troupes que la commission Oliphant, chargée de faire la lumière sur les liens d'affaires entre l'ancien premier ministre et le controversé homme d'affaires germano-canadien Karlheinz Schreiber, était une situation difficile, mais que le tout allait prendre fin bientôt, selon des sources.

Mais M. Harper n'a toutefois pas discuté de la question de savoir si M. Mulroney était toujours membre de son parti, comme l'ont affirmé certains de ses proches collaborateurs. Cette révélation a mis le feu au poudre il y a deux semaines entre les partisans de M. Mulroney au sein du caucus et ceux qui ne tiennent pas l'ancien premier ministre en estime.

«C'est quelque chose qui est difficile pour nous, mais cela va bientôt prendre fin», a affirmé Harper à ses députés, selon des informations obtenues par La Presse.

Selon d'autres sources, le traitement réservé à M. Mulroney par les instances du Parti conservateur n'a pas soulevé les passions mercredi, contrairement à ce qui s'est produit à la précédente réunion du caucus conservateur, il y a deux semaines. M. Harper était absent de cette réunion puisqu'il participait au Sommet du G20 à Londres et certains députés en ont profité pour se vider le coeur.

Toutefois, un député conservateur de la région de Calgary, Lee Richardson, s'est avancé au micro pour accuser les proches collaborateurs de M. Harper d'avoir sciemment coulé l'information à des journalistes selon laquelle M. Mulroney n'était plus membre du Parti conservateur. M. Mulroney a nié avec véhémence n'être plus membre du Parti conservateur. M. Richardson est un ami de longue date de M. Mulroney.

M. Harper n'a pas fait de commentaire après cette sortie de M. Richardson, selon nos informations.

Des ministres influents du gouvernement Harper, dont le ministre des Finances, Jim Flaherty, ont tenté de mettre publiquement le couvercle sur la marmite en louangeant les réalisations de l'ancien premier ministre Brian Mulroney, notamment la signature de l'Accord de libre-échange nord-américain.

«J'ai beaucoup de respect pour l'ancien premier ministre Mulroney. Je suis un grand partisan du libre-échange et il a conclu l'ALENA, ce qui est une grande réalisation pour le Canada et les Canadiens. Il a été un grand premier ministre et un grand premier ministre progressiste-conservateur», a affirmé Jim Flaherty.

L'ancien ministre des Affaires étrangères, le député de Beauce, Maxime Bernier, n'a pas hésité pour sa part à afficher ses liens d'amitié avec l'ancien premier ministre.

«C'est un ami de la famille. Mon père (Gilles Bernier) a siégé avec lui pendant huit ans. C'est un privilège pour moi de faire partie de son cercle d'amis. J'ai souligné, comme plusieurs Canadiens, son anniversaire quand il a eu 70 ans il y a quelques semaines», a dit M. Bernier.