Le premier ministre Stephen Harper a lancé un message aux libéraux fédéraux qui célèbrent le couronnement de leur nouveau leader: ce n'est pas le temps de précipiter le pays dans une élection générale.

Lors d'une conférence de presse portant sur un autre sujet, vendredi, les journalistes ont demandé à M. Harper s'il avait quelque chose à dire aux libéraux réunis en congrès, à Vancouver, pour le couronnement de Michael Ignatieff à la tête de leur parti.

Alors que les sondages favorables pourraient galvaniser les libéraux et les amener à adopter une attitude plus agressive à la Chambre des communes, M. Harper estime que dans le contexte actuel, les partis doivent plutôt travailler ensemble.

Les trois autres partis - qui récoltent des intentions de vote à la baisse dans les sondages - ont proposé différentes idées pour collaborer.

«Nous venons de connaître des élections, a déclaré M. Harper. Nous pensons que, plutôt que de faire preuve de partisanerie, les gens doivent chercher des façons de travailler ensemble pour faire progresser nos intérêts communs en cette période de récession.»

Le message du leader conservateur risque toutefois de tomber dans l'oreille d'un sourd au congrès libéral, à Vancouver.

Son plaidoyer pour la coopération entre partis fédéraux est identique à celui qu'il a fait après la victoire des conservateurs aux dernières élections - quelque temps seulement avant qu'il tente de sabrer dans leurs finances lors de la mise à jour économique de l'automne dernier.

Cette mise à jour a mené les partis d'opposition à tenter de former une coalition, ce qui a précipité le départ de Stéphane Dion et son remplacement sans course au leadership.

A l'intérieur des rangs conservateurs, on prétend que le plan de match pour éviter le déclenchement des élections est d'obtenir l'appui du Bloc québécois et du Nouveau Parti démocratique (NPD) lors des votes de confiance, puis de repousser le budget fédéral jusqu'au mois de mars alors que le Canada accueillera les Jeux olympiques d'hiver.

Les conservateurs espèrent alors que la récession sera sur le point de se résorber afin qu'ils puissent faire campagne sur le bilan positif de l'économie - plutôt que sur les pertes d'emplois quotidiennes et la chute des indicateurs financiers.

M. Harper a toutefois affirmé ne pas envisager de conclure un «pacte ou une entente» avec le Bloc québécois dans l'espoir de maintenir au pouvoir son gouvernement minoritaire.

«J'ai lu des histoires au sujet d'un éventuel partenariat avec le Bloc ou le NPD, a dit M. Harper. Je ne suis pas certain des tenants et aboutissants de cette rumeur, mais je répète qu'il est primordial de rappeler nos convictions et de trouver des intérêts communs.»