Le gouvernement de Stephen Harper a indiqué qu'il n'avait pas l'intention d'acquiescer aux demandes de l'opposition, qui a exigé qu'une norme nationale soit fixée quant au nombre d'heures qu'un contribuable doit travailler pour avoir droit aux prestations d'assurance-emploi.

Lundi, le chef du Parti libéral du Canada (PLC), Michael Ignatieff, a exigé que des changements soient apportés au régime d'assurance-emploi d'ici à ce que les travaux de la Chambre des communes soient ajournés pour l'été, en juin.

Le chef libéral a déploré qu'il y ait un ensemble disparate de conditions d'admissibilité à travers le Canada. Il a demandé au premier ministre Harper de s'engager à fixer une norme nationale de 360 heures travaillées pour avoir droit aux prestations.

«Nous ne sommes pas ouverts à cette idée», a déclaré lundi le ministre fédéral du Revenu, Jean-Pierre Blackburn, à sa sortie de la Chambre des communes.

«Nous agissons», a-t-il dit, faisant allusion aux modifications apportées par les conservateurs, qui ont notamment prolongé de cinq semaines la période de prestations peu importe le lieu de résidence.

Les demandes de prestations d'assurance-emploi ont bondi de plus de 20 pour cent dans les régions les plus touchées par le ralentissement économique.

Et le sujet semble être en voie de devenir un enjeu clé dans la durée de vie d'un Parlement de plus en plus hargneux.

Michael Ignatieff a même laissé entendre que l'assurance-emploi pourrait être l'élément déclencheur qui mènerait à une autre campagne électorale fédérale.

«Nous avons des pertes d'emplois record et un gouvernement qui n'est pas parvenu à réformer adéquatement l'assurance-emploi pour qu'il s'adapte à l'actuelle situation économique», a-t-il affirmé.

Le Bloc québécois a, lui aussi, demandé qu'une norme de 360 heures travaillées soit fixée pour avoir droit aux prestations d'assurance-emploi.

Stephen Harper estime que le plus récent budget a apporté de généreuses améliorations au régime d'assurance-emploi.

Mais le chef du Nouveau Parti démocratique, Jack Layton, estime que ces modifications sont insuffisantes. Le chef néo-démocrate a demandé aux conservateurs d'adopter les mesures plus élargies qui étaient prévues dans une motion récemment adoptée aux Communes.

Interrogé pour savoir si les conservateurs étaient prêts à aller en élections sur ce sujet, Jean-Pierre Blackburn a lancé «Bonjour» et a mis un terme à la mêlée de presse.