Préoccupé par la décision de Moscou d'expulser deux diplomates canadiens de son territoire, le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a indiqué mercredi qu'une rencontre était prévue au cours de la journée avec l'ambassadeur russe au Canada pour tenter d'obtenir des explications.

L'ambassade canadienne en Russie a fait savoir que la directrice du bureau de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) à Moscou, la diplomate canadienne Isabelle François, et son collègue Mark Opgenorth, avaient reçu l'ordre de rentrer au pays.

Le ministère russe des Affaires étrangères a affirmé qu'il agissait de la sorte en signe de protestation contre le renvoi de deux envoyés russes des quartiers généraux de l'OTAN à Bruxelles, soupçonnés d'être impliqués dans une affaire d'espionnage.

En convoquant dès mercredi l'ambassadeur russe au Canada, Georgiy Mamedov, le ministre Cannon souhaite faire la lumière sur la décision de la Russie et voir s'il s'agit bel et bien d'un geste de représailles face au retrait de l'accréditation à l'OTAN de ses deux diplomates russes.

«On n'a pas l'explication et c'est la raison pour laquelle j'ai demandé à l'ambassadeur de venir nous rendre témoignage de cette chose-là», a-t-il indiqué.

M. Cannon a indiqué trouver bizarre cette expulsion, alors que beaucoup d'efforts sont déployés en faveur d'un rapprochement entre la Russie et l'OTAN.

«Comme vous le savez, à la suite de la crise en Géorgie, il y a eu une rupture des (...) relations», a-t-il rappelé.

«Alors qu'on est en train de réengager cette relation, on trouve (cette expulsion) bizarre», a conclu le ministre.

Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergey Lavrov, avait qualifié la décision de l'OTAN de geste «provocateur» et s'est retiré d'une rencontre prévue à la fin du mois entre le conseil de l'OTAN et la Russie.

Il a indiqué que l'expulsion des deux Canadiens ne constituait simplement que «les règles du jeu».

Le critique libéral pour les Affaires étrangères, Bob Rae, a convenu qu'il s'agissait peut-être des règles du jeu, mais que ce jeu était d'une autre époque.

«Nous avons besoin de travailler avec les Russes sur beaucoup de dossiers, incluant l'Afghanistan. Et je crois que c'est important de garder ça en tête», a-t-il noté à la sortie du caucus de son parti.