Ulcérés par la décision européenne d'interdire l'importation des produits de la chasse au phoque, les députés canadiens ont réclamé que le mammifère marin figure dans l'uniforme de leurs athlètes aux prochains JO, une idée rapidement rejetée par les instances olympiques.

Le vote massif du parlement européen en faveur de l'interdiction de l'importation des produits de la chasse commerciale aux phoques canadienne jugée «répugnante», a provoqué de vive réactions au Canada qui a menacé de porter plainte devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

La chambre des Communes a organisé un débat sur cette question et les députés ont adopté à l'unanimité mercredi soir une résolution non-contraignante demandant que le Canada profite des Jeux olympiques d'hiver de Vancouver, l'an prochain, pour faire la promotion de cette chasse, dont Ottawa affirme qu'elle est «sans cruauté et durable».

«Le gouvernement devrait profiter de la tribune qui lui sera offerte par les Jeux olympiques de Vancouver 2010 pour faire la promotion des produits dérivés du loup marin (ndlr: phoque), notamment en étudiant la possibilité d'en intégrer aux vêtements olympiques canadiens», indique la motion proposée par un député des Îles de la Madeleine au Québec, dont de nombreux habitants participent à la chasse annuelle au phoque.

Mary Simon, présidente de l'Inuit Tapiriit Kanatami, organisation nationale des Inuits du Canada, a applaudi cette initiative et demandé aux Canadiens ainsi qu'aux visiteurs de porter de la peau de phoque lors des Jeux de Vancouver «en signe de soutien à la culture et au mode de vie inuits».

L'organisation est opposée à l'interdiction européenne - même si celle-ci prévoit une exception pour la chasse traditionnelle inuite - en faisant notamment valoir que si le marché des produits du phoque est détruit, il le sera pour tout le monde.

Le directeur général du Comité olympique canadien (COC) Chris Rudge a cependant rapidement torpillé l'idée des députés, indiquant qu'il n'y aurait pas de peau de phoque sur les uniformes des athlètes canadiens.

«Nous respectons le droit des Canadiens et des hommes politiques à s'engager sur de telles questions, mais ce n'est pas le rôle du mouvement olympique et de l'équipe olympique de prendre position sur des questions sociales et politiques», a-t-il déclaré à l'AFP.