Le chef libéral, Michael Ignatieff, a encore une fois tendu la main aux Québécois, à Montréal, hier soir, dans une salle remplie par environ 1000 partisans.

Dans un discours axé sur la culture, le savoir, l'innovation et la diversité culturelle, il a appelé les électeurs et militants libéraux de la province à unir leurs forces pour renverser le gouvernement Harper et bâtir le Canada de demain.

 

«Bientôt, nous remettrons le Canada sur les rails. Et ce jour-là, le Québec sera dans la locomotive», a-t-il lancé en concluant son allocution à l'hôtel Sheraton du centre-ville.

M. Ignatieff a été introduit par Jacques Ménard, de BMO Nesbitt Burns, qui l'a encouragé à «redresser la trajectoire» donnée par le gouvernement Harper.

Le chef libéral n'a toutefois pas soufflé mot d'un possible déclenchement d'élections avant l'été, malgré des rumeurs à cet effet à Ottawa, et des sondages qui continuent à le placer en bonne posture dans les intentions de vote au Québec.

Les organisateurs de ce «dîner annuel du chef» ont évalué l'assistance à environ 1100 personnes. Le coût du billet était de 500$.

L'organisateur en chef de Michael Ignatieff pour la province, le député montréalais Denis Coderre, était donc heureux, dans une allocution, de comparer l'événement à celui tenu par les conservateurs à Montréal, il y a quelques semaines.

Environ 2000 personnes étaient alors présentes, mais les billets étaient 150$. De plus, les organisateurs conservateurs avaient peiné à remplir la salle.

En plus de s'en prendre au Bloc québécois, Michael Ignatieff a aussi lancé quelques flèches aux conservateurs et à leur chef. «Stephen Harper appartient au passé», a-t-il dit, lui reprochant en outre de pratiquer un fédéralisme de confrontation.

Il a également critiqué les publicités négatives à son endroit lancées par le Parti conservateur il y a quelques semaines, et qui le décrivent comme un simple visiteur au Canada, puisqu'il a vécu plusieurs années de sa vie à l'extérieur du pays.

«S'ils m'attaquent, ils attaquent aussi tous ceux qui ont vécu à l'étranger, tous ceux qui sont venus de l'étranger», a dénoncé M. Ignatieff.

«Nous sommes un pays tourné vers le monde, un pays habité par le monde. Il faut un leadership qui se réjouit d'être un pays foyer et asile de tous les peuples, bilingue, qui inspire le monde sur la manière de vivre, travailler, et réussir ensemble. C'est ça - cette vision ouverte du Canada - qui est dans la balance.»