Estimant que le premier ministre Stephen Harper défend mal l'industrie des sables bitumineux, le gouvernement de l'Alberta croit avoir trouvé un meilleur allié: le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff.

Dans une note destinée aux députés conservateurs du gouvernement albertain pour les aider à sensibiliser leurs cousins fédéraux aux besoins de la province, on affirme que Michael Ignatieff défend mieux cette importante industrie qui contribue toutefois au piètre bilan du Canada en matière d'émission de gaz à effet de serre.

Dans ce document, on souligne d'ailleurs que Michael Ignatieff n'a pas hésité à défendre vigoureusement l'industrie des sables bitumineux à la suite de la publication d'un reportage dévastateur sur cette industrie dans le magazine National Geographic.

«Pourquoi le chef libéral défend-il avec plus de conviction l'importance des sables bitumineux pour l'Alberta que notre premier ministre qui vient de Calgary», affirme-t-on dans le document dont le quotidien The Globe and Mail a publié des extraits hier.

Les louanges du gouvernement de l'Alberta envers le chef libéral Michael Ignatieff ont causé des remous hier à Ottawa.

Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a soutenu que cela démontre que le chef libéral n'agirait pas différemment du gouvernement Harper s'il était au pouvoir dans le dossier de l'exploitation des sables bitumineux.

«Il a la même position que Harper. Quand il nous dit que les sables bitumineux, c'est une question d'unité nationale, c'est vrai pour les Canadiens. Moi comme Québécois, je trouve que c'est une raison de plus de faire la souveraineté», a déclaré M. Duceppe.

«C'est contraire aux intérêts du Québec sur Kyoto, les sables bitumineux. Prendre la part des sables bitumineux, c'est aller contre les intérêts du Québec qui aurait tout intérêt à ce que Kyoto soit mis en oeuvre. (...) Or ce qu'Ignatieff fait, c'est de prendre la même position que Harper et encore plus.»

Le critique du NPD en matière de ressources naturelles, Nathan Cullen, a aussi déclaré que les libéraux et les conservateurs semblent être sur la même longueur d'onde lorsqu'il s'agit de réglementer l'industrie des sables bitumineux.

«Les deux ont atteint le même fond du baril. Ils se concurrencent pour savoir qui appuie le plus fort le projet énergétique le plus polluant au monde. Que ce soit Michael Ignatieff ou Stephen Harper, les deux croient que les sables bitumineux sont une merveille», a dit M. Cullen.