Les Canadiens ont plus de facilité à énumérer les lacunes du gouvernement conservateur de Stephen Harper que d'en trouver les forces. C'est du moins ce que révèle un sondage exclusif réalisé du 26 mai au 1er juin par la firme Nanos pour le compte de La Presse.

Pour connaître la véritable opinion qu'ont les Canadiens des conservateurs de Stephen Harper, Nanos leur a demandé, sans suggérer de réponse, d'énumérer les forces et les faiblesses du gouvernement.

Les résultats devraient inquiéter les stratèges conservateurs au moment où les libéraux de Michael Ignatieff n'écartent pas l'idée de provoquer des élections dès la semaine prochaine.

Selon le sondage, 65% des Canadiens peuvent nommer spontanément une lacune du gouvernement conservateur au pouvoir depuis février 2006, mais seulement 35% sont capables de souligner une qualité.

«Cette recherche nous aide à mieux saisir l'image globale qu'ont les Canadiens du gouvernement conservateur. Les Canadiens voient plus facilement ses faiblesses que ses forces. Près d'un Canadien sur cinq estime que le gouvernement n'a aucun côté positif. Cela devrait inquiéter les conservateurs», soutient Nik Nanos, le président de la firme de sondage.

Parmi les faiblesses du gouvernement, les Canadiens ont cité le premier ministre Stephen Harper (11,6%), le manque de transparence (7,7%), l'idéologie de droite (4,6%), la gestion de l'économie (4,3%), le manque d'écoute (4,3%), l'arrogance (3,2%), entre autres choses.

Ceux qui ont pu nommer une force ont notamment cité Stephen Harper (5%), la gestion de l'économie (3,5%), les promesses tenues (3,2%), l'efficacité du gouvernement (3,1%), la continuité (2,2%) et le fait que les conservateurs soient au pouvoir (2,2%).

Pour Nik Nanos, il appert que Stephen Harper est devenu la cible du mécontentement de plusieurs Canadiens. «Dans l'ensemble, Stephen Harper a deux fois plus de chances d'être perçu comme une faiblesse que comme une force pour le gouvernement. Cela suggère qu'il est devenu le paratonnerre du mécontentement de la population. Cela n'est pas étonnant puisque, depuis le début, la stratégie des conservateurs a été de faire de Stephen Harper le coeur de l'image du gouvernement», souligne M. Nanos.

Pour corriger le tir, «ils doivent changer l'opinion qu'ont certains Canadiens de Stephen Harper, ou encore tenter de régionaliser le visage de l'équipe conservatrice», dit-il