Le premier ministre Stephen Harper a critiqué l'Iran et son ministre des Affaires étrangères a convoqué le plus haut diplomate iranien au pays, lundi, au moment même où les protestations se sont intensifiées pour la libération d'un journaliste irano-canadien.

«La réaction des autorités iraniennes aux manifestations en Iran est tout à fait inacceptable, a affirmé Stephen Harper par voie de communiqué, lundi. Le régime a choisi le recours à la brutalité et à l'intimidation pour contrer l'opposition pacifique déclenchée par les allégations graves et légitimes de fraude électorale.»

Des manifestations ont lieu en Iran à la suite des élections présidentielles, dont le résultat, la victoire du président Mahmoud Ahmadinejad, est contesté par les partisans de son adversaire, Mirhossein Moussavi.

M. Harper a demandé à l'Iran de remettre en liberté tous les prisonniers politiques et journalistes détenus sans raison. Il a en outre réclamé que les journalistes puissent couvrir librement les événements qui se déroulent actuellement en Iran.

Le premier ministre a aussi demandé une enquête transparente et complète sur les allégations de fraude à l'élection présidentielle.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a convoqué le chargé d'affaires iranien pour lui «exprimer notre vive inquiétude au sujet de l'arrestation d'un journaliste canadien à Téhéran et à propos de la situation en général», a indiqué un porte-parole du ministère, André Lemay.

M. Lemay a dit que la rencontre s'était déroulée lundi après-midi, et que le ministère y avait fait part de sa consternation.

Le porte-parole a ajouté que des représentants consulaires à Téhéran ont envoyé une note diplomatique à l'attention des autorités iraniennes demandant de pouvoir entrer en contact immédiatement avec Maziar Bahari, un journaliste irano-canadien qui travaillait pour le magazine américain Newsweek lorsqu'il a été arrêté, dimanche.

Le chargé d'affaires est présentement le plus haut poste de diplomate représentant l'Iran au Canada. Depuis environ un an, aucun des deux pays n'a d'ambassadeur dans la capitale de l'autre à la suite d'une querelle diplomatique portant sur les candidats proposé pour occuper le poste. Le chargé d'affaires gère donc l'ambassade en l'absence d'un ambassadeur.

La réaction du gouvernement fédéral concernant la situation de Maziar Bahari a donné espoir aux amis du journaliste.

Des groupes d'appui ont été formé dans les sites Internet de Facebook et de Twitter et ils exhortent les citoyens à s'en remettre à leur député pour que des pressions supplémentaires soient exercées sur le gouvernement iranien.

M. Bahari est né en Iran en 1967 et a étudié à l'Université Concordia, à Montréal, où il a obtenu un diplôme en communications.

Newsweek a indiqué que M. Bahari réside en Iran et couvre l'actualité du pays depuis 10 ans.