Une soixantaine de manifestants se sont rassemblés devant le complexe Guy-Favreau hier soir pour dénoncer le coup d'État survenu dimanche au Honduras. Les protestataires - la plupart d'origine latino-américaine - ont également demandé au gouvernement Harper de dénoncer le caractère antidémocratique de l'expulsion du président Manuel Zelaya.

«Les pays du G8, l'ONU et l'ambassade américaine se sont tous prononcés contre l'expulsion du président alors que le gouvernement Harper n'a pas encore pris position», a expliqué Rafael Marroquina, organisateur de la manifestation et membre du Comité contre le coup d'État au Honduras.

 

«Nous demandons au Canada non seulement de se prononcer contre le coup d'État, mais également d'entreprendre des mesures économiques, diplomatiques et sociales pour faire pression sur la nouvelle autorité politique», a-t-il poursuivi.

Hondurien d'origine, Alonso Galindo était présent au rassemblement d'hier dans l'espoir que la pression internationale prévienne un affrontement armé.

«L'expulsion du président par l'armée démontre une attitude rétrograde qui est contraire à tous les changements positifs que nous avons vécus dans les dernières années en Amérique latine, a expliqué celui qui a immigré au Québec il y a deux ans. Le président Zelaya doit terminer son mandat. Par la suite, ce sera au peuple de décider démocratiquement de la suite des choses.»

Avant d'être escorté au Costa Rica dimanche, le président Zelaya était sur le point d'organiser un référendum pour prolonger son mandat. Cette mesure a été jugée illégale par la Cour suprême.

«Je ne suis ni du côté du président, ni du côté des militaires, a dit une manifestante, Judith Chafoya. C'est la façon dont cela s'est produit que je dénonce. Même s'il voulait prolonger son mandat, il voulait le faire à la suite d'un processus de consultation publique. Ce coup d'État envoie le message que les groupes armés peuvent se débarrasser des chefs d'État dès qu'ils ne défendent pas leurs intérêts. On ne peut pas déloger quelqu'un qui a été élu par le peuple.»

Dimanche, à Ottawa, le ministre d'État des Affaires étrangères (Amériques), Peter Kent, a condamné le coup d'État et demandé à toutes les parties de faire preuve de «retenue» et de «rechercher une solution pacifique» à la crise qui respecte les «normes démocratiques».