Le ministre d'État au sport amateur et responsable des Jeux olympiques de Vancouver, Gary Lunn, est catégorique: le gouvernement Harper entend respecter l'esprit et la lettre de la Loi sur la protection des renseignements personnels.

Le ministre Lunn s'oppose donc à la requête du comité organisateur des Jeux olympiques de Vancouver qui a demandé à l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) et à la GRC de lui transmettre les fruits des fouilles faites sur les athlètes et leurs entraîneurs à leur arrivée en sol canadien.

 

La Presse a révélé hier que le comité organisateur des Jeux de 2010 (COVAN) a fait cette demande auprès de l'ASFC et de la GRC au nom du Comité international olympique (CIO) l'an dernier. Le but était de débusquer rapidement les athlètes étrangers tentés d'utiliser les substances interdites par l'Agence mondiale antidopage.

Joint par La Presse hier, le ministre Lunn a affirmé que le gouvernement fédéral et les agences gouvernementales doivent respecter les lois en matière de protection des renseignements personnels.

«J'ai discuté de ce dossier avec les représentants de l'Agence des services frontaliers du Canada et le ministre de la Sécurité publique, Peter Van Loan. Évidemment, les organisateurs veulent des Jeux propres. Si nous pouvons partager des informations, nous allons le faire, mais nous ne pouvons pas violer les lois sur les renseignements personnels et nous n'allons pas le faire de quelque manière que ce soit», a affirmé le ministre Lunn.

L'ASFC et la GRC hésitent encore à donner suite à la requête du comité organisateur parce que cela pourrait justement contrevenir aux lois canadiennes visant à protéger les renseignements personnels.

Les douaniers peuvent saisir des substances illicites comme de la marijuana ou de la cocaïne à la frontière, mais ils n'ont pas le pouvoir de confisquer certaines des substances interdites par le CIO.

Une porte-parole de l'ASFC, Tracie LeBlanc, a indiqué lundi que la question est toujours à l'étude.

La commissaire à la protection de la vie privée du Canada, Jennifer Stoddart, a déjà mis en garde le président de l'ASFC, Stephen Rigby, des risques liés à la divulgation de tels renseignements.

Les partis de l'opposition ont aussi exprimé leur opposition à ce que l'ASFC ou la GRC se livrent à de telles activités.

«C'est une demande totalement inappropriée», a affirmé le député néo-démocrate de la Colombie-Britannique Peter Julian. Son collègue Keith Martin, député libéral de la région de Victoria, a soutenu que la GRC et les douaniers ne doivent pas se mettre au service du CIO pour faire respecter ses règlements en matière de dopage. Le Bloc québécois a aussi exprimé son opposition, estimant que le CIO dispose déjà des outils nécessaires pour lutter contre le dopage durant les compétitions.

Précision: La photo précédemment utilisée montrait des agents de sécurité travaillant à l'aéroport Montréal-Trudeau, qui ne sont pas en cause. Nos excuses.