Le Bloc québécois avait une bonne nouvelle pour le gouvernement de Stephen Harper, mardi, quand Gilles Duceppe a annoncé que son parti appuiera les conservateurs lors d'un vote de confiance vendredi, ce qui assure la survie du gouvernement minoritaire, du moins pour le moment.

Les bloquistes ont ainsi mis fin, avant les néo-démocrates, au suspense qui subsistait quant à l'avenir du gouvernement Harper cette semaine. Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jack Layton, pourrait quant à lui rendre publique la position de son parti suite à son caucus, qui se tiendra mercredi matin.

Mais puisque l'appui d'un seul parti d'opposition est nécessaire pour assurer le maintien au pouvoir des conservateurs, ces derniers peuvent pour l'instant dormir sur leurs deux oreilles.

Les libéraux avaient quant à eux déjà annoncé, il y a deux semaines, qu'ils s'opposeraient à toute mesure proposée par les troupes conservatrices et tenteraient de faire tomber le gouvernement à la première occasion.

Cette première occasion se présentait vendredi dans une motion de voies et moyens présentée par les conservateurs eux-mêmes, portant notamment sur les crédits d'impôts pour la rénovation domiciliaire et l'achat d'une première maison.

Habituellement une procédure de routine, la motion de voies et moyens entraîne un vote de confiance immédiat. Le gouvernement de Stephen Harper aurait donc pu être renversé à la fin de la semaine.

Mais M. Duceppe a expliqué qu'il était d'accord avec la motion, puisqu'elle contient des demandes de longue date de son parti.

«Ce sont des demandes que l'on faisait en novembre dernier», a souligné le leader bloquiste, en faisant référence aux politiques proposées dans sa plateforme de la dernière élection.

«Moi j'ai toujours dit que c'était complètement imbécile d'avoir demandé quelque chose, et quand on l'obtient, de dire «non, on n'en veut pas'», a-t-il expliqué, à la sortie de la période de questions.

Le sursis accordé aux conservateurs pourrait cependant s'avérer de courte durée, puisque le parti devra survivre à un second vote de confiance vers la fin du mois. Les libéraux disposeront alors d'une journée d'opposition, au cours de laquelle ils pourraient tenter de soumettre le gouvernement à une motion de non-confiance.

Et que les conservateurs se le tiennent pour dit, le Bloc québécois ne les appuiera pas de nouveau cette fois-là.

«Dans les circonstances actuelles, si on nous posait la question de confiance sur l'ensemble de l'oeuvre, on n'a pas confiance en ce gouvernement», a tranché M. Duceppe, lundi après-midi. Ses propos ont par la suite été repris par son attachée de presse, mardi.

Le sort du gouvernement repose donc entre les mains du NPD. Le parti continue cependant de faire planer l'incertitude, quant à son possible appui aux conservateurs. Même s'il a l'habitude de s'opposer au gouvernement de M. Harper, le NPD pourrait être tenté d'appuyer les conservateurs afin de s'éviter une élection qui s'annonce ardue pour ses troupes.

M. Layton a néanmoins décroché quelques critiques à l'égard du premier ministre, mardi.

«M. Harper n'a fait aucun effort pour être en contact (avec l'opposition), alors ce que je me demande, c'est est-ce que M. Harper veut faire fonctionner ce Parlement ou bien est-ce qu'il veut une élection? Si on a un premier ministre qui ne parle pas avec personne, on doit se demander ce qu'il veut faire», a-t-il déploré.

Reste maintenant au chef néo-démocrate de décider, d'ici une dizaine de jours, s'il appuiera ou non le gouvernement.

Car à l'instar des bloquistes, les libéraux sont eux aussi décidés à s'opposer aux conservateurs.

«Nous nous opposons à ce gouvernement. Je n'ai pas été élu pour appuyer Stephen Harper et je n'ai pas l'intention de le faire. Ce sera aux autres partis de décider ce qu'ils vont faire», a tranché le libéral, Bob Rae, à sa sortie des Communes.

Si les conservateurs perdent la confiance de la Chambre, les Canadiens pourraient être appelés aux urnes au début du mois de novembre.