Un manque de supervision du gouvernement de l'Ontario a permis à des consultants d'agir à leur guise pendant que la province dépensait 1 milliard de dollars en 10 ans pour mettre sur pied un système de dossiers médicaux électroniques, un objectif qui ne sera pas atteint avant encore plusieurs années, a conclu mercredi le vérificateur général Jim McCarter.

Le rapport accablant de M. McCarter sur l'agence eHealth - et son prédécesseur, Smart Systems for Health - éclabousse aussi au passage le premier ministre Dalton McGuinty. Le vérificateur général affirme que l'octroi de millions de dollars en contrats sans appels d'offres découle du rôle qu'a joué M. McGuinty dans l'embauche de la directrice de l'agence.

Le conseil d'administration de eHealth estimait que Sarah Kramer disposait de tous les pouvoirs parce qu'elle avait été embauchée par le président du conseil, Alan Hudson, avec l'appui du premier ministre, estime M. McCarter dans son rapport de 50 pages.

Néanmoins, le conseil d'administration aurait dû exercer une surveillance plus étroite, tandis que le gouvernement - et surtout le ministre de la Santé, qui a remis sa démission mardi - aurait dû avoir l'agence provinciale plus à l'oeil, a ajouté M. McCarter après le dépôt de son rapport.

Selon lui, Mme Kramer a cru qu'elle pouvait octroyer des contrats valant des centaines de millions sans appels d'offres en raison de la priorité qu'accordait le gouvernement à ce projet.

Le premier ministre McGuinty a admis mercredi que son gouvernement aurait dû être au fait des problèmes de l'agence avant l'éclosion du scandale. Il a ajouté que les règles n'ont pas été respectées, tout en reconnaissant que ces règles étaient trop larges, ce qui explique pourquoi, dit-il, elles ont été depuis resserrées.