Si le Parti conservateur a des liens avec l'Action démocratique, il devrait le dire clairement, soutient le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe.

«Nous, on en a (des liens) avec le Parti québécois, mais on ne les a jamais cachés. Très clairement», a-t-il lancé jeudi.

Le chef bloquiste a ainsi été invité à commenter la lettre du chef démissionnaire de l'Action démocratique du Québec, Gilles Taillon, qui a laissé entendre que c'est parce qu'il a voulu prendre ses distances du Parti conservateur fédéral qu'il aurait été victime de ce qu'il a appelé un «travail de sape» pour le pousser hors de la direction de l'ADQ.

«J'ai alors clairement dit au sénateur (Léo) Housakos que je n'avais rien contre les conservateurs ou lui-même, a écrit M. Taillon dans sa lettre. Mais aussi que, sous mon éventuel leadership, l'ADQ travaillerait pour les seuls intérêts du Québec, et ce, sans aucune attache à quelque parti fédéral que ce soit.»

Le chef bloquiste invite donc le Parti conservateur ou tout autre parti fédéral à jouer à visière levée s'il entretient des liens suivis avec un parti provincial. «Si les autres partis ont des choses en commun, qu'ils l'affirment. Dans notre cas, on ne cache rien», a lancé M. Duceppe.

Le chef du Bloc québécois rappelle que le sénateur Housakos s'est déjà occupé du financement de l'ADQ et qu'il s'occupe maintenant du financement du Parti conservateur.

Il note par ailleurs que les liens entre le Bloc québécois et le Parti québécois sont connus, mais qu'ils ne vont pas jusqu'à lui lier les mains.

«On n'est pas aveuglés par ces liens. Quand arrive une motion unanime de l'Assemblée nationale, qu'elle soit proposée par les libéraux, l'ADQ, Québec solidaire ou le PQ, quand c'est unanime, on s'en fait le porteur à Ottawa», a affirmé M. Duceppe.

Réaction



Le gouvernement conservateur a répliqué au chef bloquiste par la voie du lieutenant de Stephen Harper pour le Québec, le ministre Christian Paradis.

«J'ai toujours été clair dès mon entrée en fonction à titre de lieutenant: je suis d'abord et avant tout un conservateur. Je travaille avec les gens des autres paliers qui veulent bien travailler avec notre gouvernement. Je ne me mêle pas de politique provinciale ni municipale. Ma priorité, tout comme celle du gouvernement de Stephen Harper, est l'économie», a fait savoir M. Paradis.