Le Bloc québécois a boycotté, mardi, la cérémonie marquant, au Parlement, le 20e anniversaire de la tuerie de l'Ecole polytechnique, survenu le 6 décembre 1989.

Les députés du Bloc ne voulaient pas se retrouver aux côtés de la ministre conservatrice responsable de la condition féminine, qu'ils accusent de tout faire pour nuire aux causes des femmes.

La porte-parole bloquiste en matière de condition féminine, Nicole Demers, a rappelé que les conservateurs ont réussi à faire adopter, en deuxième lecture, un projet de loi qui abolit l'enregistrement des armes d'épaule. Or, le registre des armes à feu est le résultat d'une difficile bataille gagnée par les survivantes du massacre de l'Ecole polytechnique et par les familles des 14 victimes.

Vingt ans plus tard, le gouvernement Harper a miné ce registre en accordant, depuis qu'il est au pouvoir, des amnisties pour ceux qui n'enregistrent pas leurs armes. Et il est sur le point d'en faire disparaître une composante que la coalition pour le contrôle des armes à feu, née après le drame de l'Ecole polytechnique, considère majeure.

Mme Demers affirme avoir parlé à des familles des victimes du 6 décembre. Ces personnes lui ont dit qu'elles sont d'accord avec le choix de son parti de boycotter la cérémonie.

Cette cérémonie consistait à placer 14 roses blanches et une rose rouge dans un vase devant la Chambre des communes. Des députés et des sénateurs des partis conservateur, libéral et néo-démocrate y étaient. Une poignée de députés libéraux et néo-démocrates appuient l'abolition du registre des armes d'épaule.

La ministre d'État à la condition féminine, Helena Guerguis, a refusé de répondre aux questions des journalistes, une fois la cérémonie terminée. Elle n'a donc pas commenté le boycott du Bloc ni les raisons de ce boycott.