Devant l'insistance de l'opposition à tenir une enquête publique sur la question du transfert des détenus afghans, le premier ministre Stephen Harper reste de glace: Ottawa a déjà fait le nécessaire, dit-il.

Arrivé mercredi à Pékin pour un premier voyage officiel en Chine, M. Harper a rejeté, mercredi, la demande d'instaurer une commission d'enquête publique pour faire pour toute la lumière sur les allégations de torture dont auraient été victimes les prisonniers capturés par le Canada en Afghanistan puis remis aux autorités locales.Les trois partis de l'opposition à Ottawa ont fait adopter mardi une résolution à la Chambre des communes appelant le gouvernement conservateur à déclencher une telle enquête. La controverse soulevée par le témoignage explosif du diplomate Richard Colvin, dans lequel il accusait le Canada d'avoir fermé les yeux sur les mauvais traitements réservés aux prisonniers transférés, il y a deux semaines, ne semble pas s'essouffler.

«Le gouvernement du Canada a pris les actions nécessaires dans toutes instances où il y a eu des preuves des abus des prisonniers afghans, a dit le premier ministre Harper, hier. Il y a deux ans et demi le gouvernement a conclu toute une nouvelle entente sur cette affaire.»

Ottawa clame depuis le début n'avoir rien à se reprocher, et répète sans cesse qu'en 2007, le gouvernement conservateur a élaboré un nouveau protocole d'entente sur le transfert des prisonniers aux autorités afghanes, plus robuste et qui assure un meilleur suivi.

«Je pense que l'opposition n'a rien à faire quand il parle de choses qui datent d'il y a trois ans», a conclu le premier ministre, sans appel.