À deux jours du 20e anniversaire de la tragédie de l'école Polytechnique, le ton est monté au parlement fédéral. Les députés se sont mutuellement adressé des reproches. Au centre de la querelle: la disparition probable d'une partie du registre des armes à feu.

Le gouvernement conservateur a réussi, avec l'appui d'une poignée de députés libéraux et néo-démocrates, à mener jusqu'en comité parlementaire un projet de loi qui abolit l'enregistrement des armes d'épaule.

Lorsque le Bloc québécois s'est attaqué au gouvernement sur le sujet, en citant deux survivantes de la tuerie de Polytechnique, la députée conservatrice Sylvie Boucher a accusé l'opposition de se prêter à des jeux politiques «sur le dos de la mort de femmes».

Cette accusation a fait sortir de ses gonds le député bloquiste Thierry St-Cyr qui a qualifié l'ensemble des élus conservateurs de lâches.

Avant que cet échange n'ait lieu, le député néo-démocrate Thomas Mulcair a semblé s'en prendre aux siens.

M. Mulcair a fait une déclaration aux Communes en citant une lettre d'un groupe de femmes. Celle-ci rappelle aux députés que, pour mettre fin à la violence faite aux femmes et prévenir des drames comme celui de l'école Polytechnique, il ne suffit pas de porter des rubans blancs.

Jack Layton est l'un des instigateurs de la campagne du ruban blanc. Cette campagne incite les hommes à afficher un ruban à l'approche du 6 décembre, symbole de leur engagement à lutter contre la violence faite aux femmes.

Le tiers des députés de M. Layton a voté en faveur de l'abolition du registre pour les armes d'épaule.

Après sa déclaration, M. Mulcair a assuré qu'il ne s'en prenait pas à son chef ni à ses collègues. Il a tenu cependant à ajouter qu'il serait tragique de permettre un quelconque affaiblissement du registre des armes à feu.