Des représentants du gouvernement fédéral ont assuré à la Croix-Rouge en 2006 que le Canada jouerait un rôle plus actif quant au sort réservé aux prisonniers afghans, mais durant des mois, leur travail dans les coulisses ne s'est résumé qu'à produire des messages complaisants, conduisent à penser des notes secrètes.

Ces documents, que La Presse Canadienne a pu consulter, démontrent que le gouvernement fédéral a accordé une plus grande importance à développer des messages clés à l'attention de la population et à préparer des approches à adopter en cas de divulgation d'informations embarrassante, qu'à protéger les droits de la personne des prisonniers afghans.

Durant 2006, année au cours de laquelle le Canada a commencé sa mission de combat à Kandahar, le Comité international de la Croix-Rouge a exhorté le gouvernement fédéral à prendre davantage de responsabilités à l'égard des prisonniers capturés par les soldats canadiens.

Le 20 novembre 2006, des représentants du ministère des Affaires étrangères ont préparé des points de discussion visant à rassurer les dirigeants de la Croix-Rouge.

L'un de ces points de discussion affirme que le Canada réfléchit sur des manières afin d'être plus proactif avec les autorités afghanes et internationales au sujet du traitement réservé aux prisonniers, comme la possibilité de demander au gouvernement afghan la permission de visiter les prisons, de discuter avec les autorités des procédures liées au traitement des détenus, et de parler avec la Commission indépendante des droits de la personne en Afghanistan.

Le document avertit également les représentants canadiens de développer une approche interministérielle pour affronter des situations où des allégations de mauvais traitement et de torture seraient corroborées.

Une entente sur le transfert de prisonniers conclue en décembre 2005 entre le Canada et l'Afghanistan n'accordait pas à Ottawa le droit automatique de s'enquérir de l'état des personnes capturées par l'armée canadienne.

Le simple fait que le Canada envisageait un système de surveillance ad hoc aurait été accueilli favorablement par la Croix-Rouge.

Mais des représentants du gouvernement fédéral ont choisi d'insérer l'idée d'effectuer un suivi formel des prisonniers à la fin d'un document qu'ils ont produit vers la fin février de 2007.

Le premier point de ce document consistait à préparer des messages clés, comme l'importance de se plier aux obligations prévues par les lois internationales concernant le traitement des détenus.

Le huitième et dernier point du document était de modifier l'entente d'alors afin d'y inclure la garantie de l'accès des autorités canadiennes aux personnes transférées par les Forces armées canadiennes.