Fin de session difficile, controverse sur l'Afghanistan qui ne veut pas s'essouffler, appréhensions d'un hiver tout aussi trouble, il n'en fallait pas plus pour que se mettent à circuler, sur la colline parlementaire, des rumeurs de prorogation jusqu'en mars, après les Jeux olympiques.

Le premier ministre détient en effet le pouvoir de mettre fin à n'importe quel moment à la session parlementaire pour ne reprendre les travaux que plusieurs semaines plus tard. Stephen Harper avait utilisé cette prérogative il y a tout juste un an, pour se sortir de la crise politique de décembre 2008, lorsque la coalition PLC-NPD, appuyée par le Bloc, menaçait de renverser son gouvernement.

 

Il est toutefois rare qu'une session soit prorogée après seulement un an, car cela fait table rase de tous les projets de loi déposés ainsi que de tous les travaux des comités.

«Ce serait un terrible aveu d'échec de leur part. Ce serait contraire à la démocratie et scandaleux, a estimé le leader parlementaire du Parti libéral, Ralph Goodale. Je pense que ça se retournerait contre eux dans les circonstances.»

Le gouvernement a refusé de confirmer ou d'infirmer les rumeurs de possible prorogation, cinq jours après la suspension des travaux pour la période des Fêtes.

Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a estimé en matinée que l'entente actuelle concernant la remise de prisonniers aux autorités afghanes permettait d'assurer un suivi complet de tous les détenus capturés par le Canada.

M. Cannon a voulu démentir les informations publiées dans The Globe and Mail, lundi, selon lesquelles le protocole mis en place en 2007 ne permet toujours pas de retrouver certains des prisonniers transférés.

Alors que la controverse continue de faire rage, le commandant de la Force d'assistance internationale en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, est en visite dans la capitale canadienne cette semaine. Il doit prononcer cet après-midi une allocution intitulée La voie de l'avenir pour l'Afghanistan.