Malgré un automne mouvementé pour les conservateurs, le parti de Stephen Harper a su maintenir ses appuis au pays. Au contraire, le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, a continué sa chute libre, selon un sondage Nanos.

Les conservateurs récoltent 39,5% d'appui au sein de la population, selon le coup de sonde réalisé du 10 au 13 décembre. Le parti jouit du même degré de popularité qu'au mois de novembre dernier (38,0%).

 

Le Parti libéral du Canada obtient pour sa part 30,2% des appuis, et le Nouveau Parti démocratique 18,7%, des résultats comparables à ceux de novembre. Viennent ensuite le Bloc québécois (7,7%) et le Parti vert du Canada (4%).

«Malgré les enjeux compromettants de décembre, comme la controverse des détenus afghans ou le sommet de Copenhague, les conservateurs et leur chef Stephen Harper n'ont pas fléchi dans les sondages», constate Nik Nanos, président de Nanos Research.

Les conclusions du sommet de Copenhague, qui s'est terminé le 18 décembre (après le sondage), pourraient faire perdre quelques plumes à Stephen Harper, selon Jean-Herman Guay, politologue à l'Université de Sherbrooke.

Indices en baisse

Quoi qu'il en soit, l'automne a été beaucoup plus difficile pour Michael Ignatieff, selon le sondage. Tous ses indices de leadership - confiance, compétence et vision du Canada - sont en baisse. Son index de leadership (l'addition des trois pourcentages) est passé de 54,8% en septembre à 39,0% en décembre.

Pour la première fois depuis sa nomination à la tête des libéraux, en février, Michael Ignatieff obtient un index de leadership inférieur à celui du chef néo-démocrate, Jack Layton, qui est de 41,2%.

M. Ignatieff subit les contrecoups de ses nombreuses menaces avortées de faire tomber le gouvernement, selon Jean-Herman Guay. «Le syndrome Dion est en train de lui coller à la peau, dit-il. Les Canadiens ne l'ont pas pris au sérieux.»

Selon M. Guay, Michael Ignatieff a compris le message. À la mi-décembre, le chef libéral a d'ailleurs affirmé qu'il n'y aurait pas d'élections fédérales en 2010. «Bref, il se donne un an pour réajuster le tir», estime le politologue.

Est-ce possible? Nik Nanos souligne que rien n'est encore gagné pour Stephen Harper étant donné le haut taux d'indécis, qui a grimpé de 19,0% à 25,7% entre novembre et décembre. L'Ontario et le Québec affichent les plus hauts taux (29% et 30%).

«Le fait que les indécis soient nombreux dans les deux provinces les plus populeuses laisse croire que les chiffres peuvent changer rapidement, conclut-il. Le Québec et l'Ontario seront sans doute les deux champs de bataille aux prochaines élections.»

Le sondage téléphonique a été mené auprès de 1003 Canadiens. Sa marge d'erreur est de 3%.