Même si la population semble en désaccord avec la décision du premier ministre de proroger la session parlementaire, Stephen Harper ne ferme pas la porte à la possibilité d'avoir recours à cette pratique tous les ans.

Qu'il n'en déplaise aux Canadiens et aux partis d'opposition à Ottawa, le premier ministre estime qu'une session parlementaire devrait idéalement ne durer qu'une année.

Des sessions de deux ou trois ans, a-t-il souligné en entrevue sur les ondes de Radio-Canada jeudi, «ce n'est pas une bonne idée».

Questionné à savoir s'il pourrait demander au gouverneur général de mettre fin aux travaux des deux Chambres tous les ans, M. Harper a simplement affirmé qu'il allait «décider dans les temps à venir (sic)».

«De temps en temps, le gouvernement devrait examiner son agenda, ses priorités et faire des changements», a-t-il expliqué.

Le 30 décembre, M. Harper a causé la surprise en demandant, par téléphone, à la gouverneure générale Michaëlle Jean de proroger la session parlementaire.

De ce fait, tous les travaux de la Chambre des communes et du Sénat, tant les débats en chambre qu'au sein des comités, ont été interrompus. Le gouvernement recommencera à neuf début mars, avec un discours du Trône et la présentation de son budget.

Le premier ministre argue depuis une semaine qu'il était nécessaire de faire table rase, car le pays entame une nouvelle année et une nouvelle situation économique.

«Nous avons la nécessité de réexaminer de temps en temps notre programme», a-t-il justifié.

De l'avis de l'opposition, toutefois, la prorogation du Parlement par les conservateurs semble destinée à étouffer la controverse sur le traitement des détenus afghans et d'autres questions embarrassantes pour le gouvernement.

A la veille des vacances des Fêtes, le gouvernement minoritaire de Stephen Harper était bombardé de questions de l'opposition, aux Communes, sur le sort des détenus afghans transférés par l'armée canadienne aux autorités afghanes, de même que sur la position du Canada à la Conférence sur le climat de Copenhague.