Le Parti libéral du Canada réclame la démission de la ministre d'État Helena Guergis, qui a admis avoir piqué une colère la semaine dernière à l'aéroport de Charlottetown.

Mme Guergis, qui occupe le poste de ministre d'État à la condition féminine au sein du gouvernement Harper, s'est excusée pour cet incident, jeudi. Elle a expliqué qu'elle tentait d'attraper son vol à la dernière minute et qu'elle a perdu le contrôle de ses émotions.

Elle n'a pas fourni plus de détails, mais des employés de l'aéroport affirment qu'elle s'est emportée contre eux et qu'elle a déclaré ne pas vouloir rester coincée dans ce «trou».

La députée libérale Anita Neville est d'avis que ces excuses ne vont pas assez loin. Elle estime que le premier ministre Stephen Harper doit mettre la barre plus haut pour ses ministres et demander à Mme Guergis de démissionner.

Un porte-parole de M. Harper, Andrew MacDougall, a immédiatement rejeté cette demande, déclarant que les excuses de Mme Guergis sont suffisantes et que le dossier est clos.

L'affaire a éclaté au grand jour quand un député prince-édouardien du Parti libéral, Wayne Easter, a reçu une lettre anonyme dénonçant ce qui s'était passé.

Selon la lettre, Mme Guergis et son assistant sont arrivés à la billetterie d'Air Canada cinq minutes avant l'heure prévue du décollage, et ils ont été si difficiles et impolis que la permission d'embarquement leur a presque été refusée.

Au contrôle de sécurité, Mme Guergis aurait refusé d'enlever ses bottes, ce qui a déclenché le détecteur de métal. D'après la lettre, elle a ensuite enlevé ses bottes de mauvaise humeur, les a lancées dans un bac, puis a manifesté son mécontentement auprès d'un agent de sécurité.

Lorsqu'un employé lui a signalé qu'elle aurait dû se présenter à l'enregistrement au moins deux heures avant le décollage, Mme Guergis aurait rétorqué en criant qu'elle n'avait pas besoin de cours sur les vols d'avion et qu'elle s'était «fendue le derrière au travail pour vous (la population de l'Ile-du-Prince-Édouard)».

La lettre raconte que la ministre d'État Helena Guergis a également tenté de forcer une porte fermée pour pénétrer sur l'aire de trafic et rejoindre son avion.

Mme Guergis et son assistant se sont ensuite mis à crier et à frapper sur une vitre, tentant, vraisemblablement, d'attirer l'attention d'un représentant d'Air Canada.