Un nouveau sondage laisse croire que ni les libéraux ni les conservateurs n'auraient intérêt à déclencher des élections printanières au moment où ils s'apprêtent à recommencer à siéger au Parlement.

L'enquête menée pendant deux semaines par La Presse Canadienne-Harris Décima accorde à chacun des deux grands partis 31 pour cent des intentions de vote à l'échelle nationale. Le Nouveau Parti démocratique obtient l'appui de 16 pour cent des personnes interrogées, contre 12 pour cent pour le Parti vert.

Au Québec, le Bloc québécois est en tête avec 36 pour cent des intentions de vote, suivi des libéraux à 24 pour cent et des conservateurs à 18 pour cent. Le NPD est le choix de 12 pour cent des électeurs québécois, et le Parti vert de 10 pour cent.

Libéraux et conservateurs semblent essentiellement coincés, ni un ni l'autre n'ayant réussi à capitaliser sur les modestes et éphémères fluctuations décelées au cours des derniers mois.

Ni les controverses qui ont accompagné la prorogation du Parlement ou le traitement des détenus afghans, ni la perception positive qu'a le public de l'intervention canadienne en Haïti ne semblent avoir d'impact sur les appuis politiques.

«Malgré toute l'hyperventilation qui entoure les progressions et les reculs, on dirait que la «nouvelle norme» en politique canadienne est une égalité statistique entre les deux principaux partis», a dit le sondeur Allan Gregg. «Ni l'un ni l'autre n'a été capable de capturer le vote fédéraliste au Québec: les conservateurs n'arrivent pas à percer dans les grands centres urbains, pas plus que les libéraux dans les Prairies et les régions rurales.»

Le tableau semble donc coulé dans le béton, ajoute M. Gregg, puisque pratiquement rien n'a changé depuis cinq ans.

La Colombie-Britannique semble être la province la plus chaudement disputée, avec les conservateurs, les libéraux et les néo-démocrates essentiellement à égalité.

Le gouvernement conservateur prononce son discours du Trône ce mercredi et présentera son nouveau budget jeudi.

Le sondage téléphonique Harris Décima-La Presse Canadienne a été mené auprès de 2035 personnes. La marge d'erreur est de 2,2 points de pourcentage, 19 fois sur 20.