Stephen Harper affirme que ce sont les avocats de son gouvernement - et non lui - qui décident quelles informations seront censurées dans les documents rendus publics concernant les prisonniers afghans qui auraient été torturés.

Répondant à une question posée à la Chambre des communes par le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, le premier ministre a déclaré jeudi que des dizaines de milliers de pages de documents avaient été rendues publiques. Il a ajouté qu'aucune d'entre elles ne mentionnait le nom de soldats canadiens dans l'affaire des prisonniers afghans capturés par le Canada qui auraient été torturés par les autorités afghanes.

Toutefois, ces documents ont en grande partie été censurés, et M. Ignatieff soutient que le gouvernement fait fi de la volonté des Communes, et escamote la vérité.

Les députés de l'opposition avancent que Stephen Harper a décidé de proroger les travaux parlementaires en décembre pour éviter d'avoir à répondre à des questions embarrassantes sur le sujet.

Jeudi, ils ont défié le chef conservateur dès la première occasion depuis la reprise des travaux cette semaine, exigeant du gouvernement qu'il fournisse la version non censurée des documents, tel que le stipule une motion adoptée aux Communes.

Mais M. Harper assure que la décision de censurer les documents n'en est pas une politique et qu'elle est plutôt prise par les avocats du gouvernement, «en tout respect de la loi».